Diana et ses fils, les princes William (à droite) et Harry, lors d’une sortie dans un parc d’attractions, en avril 1993. | PA Photos/ABACA

A l’approche du vingtième anniversaire de la mort tragique de Diana, le 31 août 1997 à Paris, la machine médiatique qui pesa si lourd dans la vie de la princesse de Galles se remet en marche. Lundi 24 juillet, la chaîne ITV a diffusé un émouvant documentaire où ses fils William et Harry évoquent sa mémoire. Leur plus cuisant souvenir est lié à la courte conversation téléphonique qu’ils eurent avec elle le jour de sa mort, alors qu’ils se trouvaient à Balmoral, la résidence de la reine Elizabeth II, en écosse où « ils s’amusaient beaucoup » cet été-là. « Harry et moi étions pressés de dire “au revoir”, “à bientôt” et “On va raccrocher”… Si j’avais su ce qui allait arriver, je n’aurais pas été aussi blasé. Cet appel téléphonique pèse lourdement dans ma mémoire », confie William, qui était alors âgé de 15 ans. Harry, qui en avait 12, se souvient de « la meilleure mère du monde » qui « apportait un souffle d’air frais à tout ce qu’elle faisait ».

« Notre mère était une enfant. Lorsque les gens me demandent un exemple de sa drôlerie, tout ce qui me vient à l’esprit est son rire. » Le prince Harry

Les fils dressent également le portrait d’une mère de famille dévouée, aimante et drôle, prompte à leur faire des blagues, comme inviter trois des plus grands top-modèles du monde – Naomi Campbell, Cindy Crawford et Christy Turlington – pour l’anniversaire de William. Harry décrit Diana comme « un des parents les plus espiègles qui soit. (…) Une de ses devises était : Tu peux être aussi coquin que tu veux, à condition de ne pas te faire prendre. » « Notre mère était une enfant, ajoute-t-il. Lorsque les gens me demandent un exemple de sa drôlerie, tout ce qui me vient à l’esprit est son rire. » Les deux princes confient qu’ils ont peu pleuré après le « tremblement de terre » qu’a constitué la disparition de leur mère et qu’ils ont donc « encore beaucoup de chagrin à évacuer ».

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Harry raconte qu’il a grandi en pensant que « ne pas avoir de mère était normal ». Il était étonné de constater que tant de personnes n’ayant pas connu sa mère la pleurent. « Pendant les dix années passées à l’armée, je me suis plongé la tête dans le sable. Puis j’ai eu une période où j’ai tenté de tirer tout cela au clair. »

Le documentaire « dynamite » sur Channel 4

Le duc de Cambridge et Harry ont contribué à ce documentaire d’ITV et à un autre de la BBC. Mais pas à celui, qualifié de « dynamite », que Channel 4 s’apprête à programmer. La pièce maîtresse en est une série de vidéos tournées entre 1992 et 1993 par Peter Settelen, un professeur qui aidait Diana à poser sa voix en public. On y voit la princesse non seulement répéter des discours mais aussi s’épancher sur sa rencontre avec Charles, les tourments de son mariage et sa vie publique.

Elle affirme n’avoir rencontré le prince que treize fois avant leur mariage. « Il m’appelait tous les jours pendant une semaine, et après plus jamais pendant trois semaines. Très étrange. L’excitation quand il appelait était immense et intense. » Lady Diana raconte aussi qu’elle a couru chez la reine après avoir été convaincue que Charles avait repris sa relation avec Camilla Parker Bowles. « Je suis allée voir la Dame de tout en haut en sanglotant. Je lui ai demandé : “Que dois-je faire ? [La reine] a dit : “Je ne sais pas. Charles est désespérant.” » Ces confessions vidéo ont été enregistrées avant l’émission « Panorama » de la BBC où, en 1995, Diana évoqua ses aventures extraconjugales et celles de son mari, et mit en cause la capacité de Charles à régner, ce qui lui aliéna la famille royale. « Nous étions trois dans ce mariage, c’était un tout petit peu surpeuplé », confiait-elle alors.

La princesse Diana et  William au Cirque du Soleil, en 1990. | All Action/ABACA

Les nouveaux documents de Channel 4 n’avaient jamais été diffusés au Royaume-Uni car ils ont longtemps fait l’objet d’une bataille judiciaire sur leur propriété. Ils ont été retrouvés en 2001 au domicile de Paul Burrell, l’ancien majordome de la princesse accusé d’avoir dérobé des effets personnels après sa mort, puis innocenté par la reine dans des conditions mystérieuses. La BBC, qui les avait achetés, ne les a jamais utilisés. Un député conservateur l’avait enjoint de s’en abstenir par « décence » tant que les fils de Diana étaient en vie. Aujourd’hui, Channel 4 invoque les confessions de William et Harry à ITV, pour se libérer de ses scrupules et diffuser les vidéos « contextualisées » dans un documentaire intitulé Diana : In her Own Words (« Diana de vive voix »).