Pixels / QUENTIN HUGON

Le site spécialisé dans la diffusion de documents confidentiels WikiLeaks a publié ce 31 juillet 71 848 courriels provenant des « MacronLeaks » – un ensemble d’e-mails piratés et diffusés sur Internet juste avant le second tour de l’élection présidentielle. Ces documents ne sont donc pas nouveaux, mais ils n’étaient jusqu’à présent diffusés sur Internet que sous la forme d’archives complètes, sans moteur de recherche, et donc difficilement lisibles.

Comme à son habitude, WikiLeaks a publié ces documents « bruts », en y intégrant les nombreux e-mails personnels contenus dans les archives (certaines des personnes victimes du piratage ayant mélangé leurs boîtes personnelles et professionnelles). WikiLeaks affirme avoir pu confirmer l’authenticité de 21 075 de ces courriels et de leurs pièces jointes. Le site y a ajouté un moteur de recherche pour les explorer.

Enquête toujours ouverte

Les « MacronLeaks » avaient été diffusés en ligne le 5 mai, quelques heures à peine avant le début de la période de réserve, qui interdit aux médias et aux partis politiques de s’exprimer – deux jours avant une élection (en l’occurrence, le second tour de la présidentielle, remportée par Emmanuel Macron).

L’analyse des documents n’avait pas soulevé de révélations majeures sur le fonctionnement de la campagne d’En marche ! – les fichiers ne contenant pas ou peu de discussions stratégiques majeures. Les documents avaient cependant permis au site Mediapart de démontrer que le député Alain Tourret avait utilisé son indemnité de frais de mandat pour réaliser des achats personnels.

L’enquête sur le piratage ayant ciblé En marche ! est toujours ouverte – le patron de l’Anssi, le « garde du corps numérique » de l’Etat, avait estimé en juin que le piratage était « simple et générique », et qu’il avait pu « pu être commis par quasiment n’importe qui ». Les enquêteurs n’ont pu pour l’instant ni exclure ni confirmer la piste d’une action étatique, et plus particulièrement russe, comme le soupçonnent certains observateurs.

Si l’origine du piratage reste inconnue, la diffusion des documents à la veille du second tour de la présidentielle est, elle, bien documentée : elle a été effectuée par un réseau de sites et de personnalités liés à l’extrême droite américaine.