Au surlendemain de l’élection contestée de l’Assemblée constituante, deux chefs de file de l’opposition vénézuélienne, Leopoldo Lopez et Antonio Ledezma, qui se trouvaient en résidence surveillée chez eux, ont été arrêtés, ont rapporté mardi 1er août leurs proches.

« Ils viennent d’emmener Leopoldo de chez lui. Nous ne savons pas où il se trouve ni où on l’a emmené », a tweeté l’épouse de M. Lopez, Lilian Tintori. Les enfants de M. Ledezma, Victor et Vanessa, ont également fait savoir que le Sebin, l’agence des services de renseignement, avait emmené leur père.

L’épouse de M. Lopez et la fille de M. Ledezma ont déclaré qu’elles tenaient le président Nicolas Maduro pour responsable du sort des deux opposants.

Les deux hommes sont des figures de la contestation qui agite le pays depuis des mois et qui a franchi une nouvelle étape avec l’élection, vivement critiquée à l’étranger, d’une nouvelle Assemblée constituante. Selon les autorités, plus de huit millions d’électeurs, soit 41,5 % du corps électoral, ont participé au scrutin de dimanche, salué par le président socialiste Nicolas Maduro. La journée a été marquée par des violences qui ont fait dix morts.

Appel à de nouvelles manifestations

La Constituante doit diriger le pays pour une durée indéterminée et siéger au Parlement, où l’opposition est majoritaire depuis l’année dernière. Elle se situe au-dessus de tous les pouvoirs, y compris du président, et doit rédiger une nouvelle Constitution remplaçant celle promulguée en 1999 par le défunt président Hugo Chavez. Le gouvernement assure que cette future assemblée, dont la durée du mandat n’est pas définie, sera un « superpouvoir » qui aura la capacité de dissoudre le Parlement, qu’elle apportera la paix et permettra au pays de se redresser économiquement.

L’opposition vénézuélienne, majoritaire au Parlement, a assuré de son côté qu’elle continuerait à siéger, considérant l’Assemblée constituante comme illégale, et a appelé à de nouvelles manifestations.