Tacoma: Launch Day

La station orbitale Tacoma ne répond plus, l’équipage est présumé mort, mais en fait vous n’en savez pas grand-chose – tout ce que l’on vous a dit, à vous, la petite sous-traitante embauchée par la puissante Venturis Corporation, c’est que vous deviez aller sur place pour récupérer un paquet de données. Ah, et aussi l’ordinateur qui héberge ODIN, l’intelligence artificielle de la station. Les messages de Venturis qui vous parviennent avant et pendant l’exploration sont clairs : faites votre boulot, respectez les ordres, et ne la ramenez pas – même si l’un de vos superviseurs semble vaguement être en train de vous draguer.

Tacoma, sorti ce 2 août sur PC et Xbox One ce 2 août (20 €), cultive les contradictions jusque et surtout dans les moindres détails. Un décor de space opera pour un jeu d’exploration sans la moindre trace d’action, pour commencer ; le jeu du studio Fullbright reprend la recette de Gone Home, son très populaire titre de 2013. Mais l’ambiance familiale horrifique a cédé la place à celle, plus aseptisée, d’un vaisseau déserté.

A bord de Tacoma, il reste cependant une foule d’indices : effets personnels abandonnés, notes griffonnées sur des calepins, et surtout des fragments de vidéos en 3D enregistrées par les systèmes de bord. Tous ne sont pas exploitables, mais il est possible de naviguer dans les fichiers, de revoir la même scène sous plusieurs angles ou en suivant des personnages différents, pour mieux comprendre ce qui s’est joué dans les derniers jours cruciaux avant que Tacoma ne réponde plus.

A bord de Tacoma, il est possible de jouer et de rejouer des enregistrements de scènes vécues par l’équipage. | Fullbright

Pas à pas

Au fil des vidéos et de l’exploration, c’est un monde en miniature qui se dévoile au joueur : les petits et grands secrets d’un équipage qui vit les uns sur les autres depuis des mois, leurs peurs secrètes et leurs rêves inavoués… Autant de révélations qui brossent aussi le portrait d’un monde où le capitalisme a atteint son stade terminal, où l’éducation est assurée par les entreprises, et où les sous-traitants qui composent tout l’équipage sont traités comme moins que rien.

C’est toute la force de Tacoma : celle d’un tableau impressionniste, assez dirigiste, mais que l’on est libre d’explorer à sa guise. Servi par des dialogues réussis, le jeu ne déroge pas à la règle des « walking simulators », comme sont parfois surnommés ces jeux d’exploration sans action : décevant pour le joueur pressé ou fainéant, il ne révèle toutes ses subtilités qu’en prenant le temps de creuser chaque détail, de suivre chaque personnage (chat compris), sans jamais perdre de vue l’objectif affiché de la mission.

Car ODIN, l’intelligence artificielle que le joueur est censé récupérer, s’avère assez vite être le protagoniste le plus intriguant de toute la station… Au final, vos choix seront limités, au cours des deux à trois heures nécessaires pour faire le tour de Tacoma, mais la station réserve quelques belles surprises aux joueurs curieux – une autre forme d’exploration spatiale, en somme.

L’avis de Pixels

On a aimé :

  • La finesse des personnages
  • Les centaines de détails à trouver
  • ODIN

On a moins aimé :

  • On aurait aimé avoir encore plus d’espaces à explorer
  • Quelques énigmes un peu inutiles

C’est plutôt pour vous si :

  • Vous avez adoré Gone Home
  • Vous avez un petit côté voyeur
  • Vous avez toujours rêvé de voir pousser des protéines de poulet dans une station spatiale

Ca n’est plutôt pas pour vous si :

  • Vous ne concevez pas d’explorer une station spatiale sans un pistolet-laser
  • Vous êtes claustrophobe
  • Vous pensez que le patron a toujours raison

La note de Pixels :