Les chiffres de la participation au scrutin de dimanche revendiqués par le pouvoir vénézuélien seraient largement surestimés. C’est ce qu’affirme la société SmartMatic, chargée des opérations de vote, pour laquelle il ne fait « aucun doute » que les chiffres ont été « manipulés ».

« Nous estimons qu’il y a une différence entre les chiffres réels et ceux annoncés par le gouvernement d’au moins un million de votes », affirme le fondateur de l’entreprise, alors que la nouvelle Assemblée constituante doit siéger pour la première fois demain.

Selon Reuters, les données de la Commission électorale montrent que seuls 3,7 millions de Vénézuéliens avaient voté à 17 h 30 dimanche, jetant ainsi le doute sur les 8,1 millions d’électeurs revendiqués par le président vénézuélien, Nicolas Maduro.

Ce nombre était déjà contesté par l’opposition, qui évalue la participation à 2,5 millions de personnes et juge le résultat du scrutin « illégal ». La procureure en chef Luisa Ortega, ancienne chaviste devenue opposante du régime,a également mis en doute ces chiffres lundi, se déclarant « absolument certaine que ces chiffres [n’étaient] pas corrects ».

Manifestations et condamnations internationales

Outre l’opposition vénézuélienne, qui a annoncé une manifestation pour jeudi 3 août pour dénoncer « la dictature », la communauté internationale a également vivement critiqué le scrutin de dimanche dernier.

Une dizaine d’Etats, de l’Argentine à la Colombie, en passant par l’Espagne et les Etats-Unis ont refusé de reconnaître les résultats de la Constituante. Washington a par ailleurs imposé des sanctions financières et juridiques sans précédent au président Nicolas Maduro.

L’Union européenne a déclaré mercredi 1er août qu’elle envisageait un « éventail d’actions » pour pousser les autorités du Venezuela à discuter d’une sortie de crise avec l’opposition. Des représentants des Vingt-Huit, réunis par la cheffe de la diplomatie de l’Union européenne, Federica Mogherini, préparaient mercredi une déclaration commune sur la grave crise politique qui a fait plus de 120 morts dans le pays depuis avril, selon une source européenne.