Au Congo-Brazzaville, le Parti congolais du travail (PCT, au pouvoir) a obtenu la majorité absolue aux élections législatives, dont le second tour a eu lieu dimanche 30 juillet. Selon les résultats officiels communiqués dans la nuit de mercredi à jeudi à la télévision publique par le ministre de l’intérieur, Raymond Zéphirin Mboulou, la formation du président Denis Sassou Nguesso a obtenu 90 des 151 sièges de la future assemblée nationale. M. Mboulou n’a fourni aucun chiffre sur le taux de participation.

Déjà vainqueur du premier tour, le 16 juillet, avec 72 élus, le PCT en a obtenu 18 autres au second tour, marqué par des fraudes et des incidents, notamment dans deux circonscriptions de Brazzaville. Le mandat de trois autres députés PCT dans le département du Pool (sud), où le vote a été reporté sine die dans neuf circonscriptions sur quatorze, devra être automatiquement reconduit, selon la loi.

L’Union panafricaine pour la démocratie sociale (Upads, première formation d’opposition) et l’Union des démocrates et humanistes (UDH-Yuki), de Guy-Brice Parfait Kolélas (arrivé au deuxième rang lors de l’élection présidentielle de 2016), ont obtenu chacune huit députés. Dans l’Assemblée nationale sortante, qui a siégé de 2012 à 2017, le PCT comptait 92 députés sur 139, contre seulement sept pour l’Upads.

« Répression à huis clos »

Le report des élections législatives dans le Pool a été motivé par le regain de violences que connaît ce département voisin de Brazzaville depuis le scrutin présidentiel contesté de mars 2016, au terme duquel Denis Sassou Nguesso a été réélu pour un troisième mandat consécutif. Le gouvernement y accuse l’ancien chef rebelle Frédéric Bintsamou, alias Pasteur Ntumi, et ses ex-combattants Ninjas de commettre des exactions sur les populations.

Selon le gouvernement et l’ONU, 138 000 personnes sont « en détresse » dans le Pool. De leur côté, les ONG dénoncent une « répression à huis clos ». Mardi, les observateurs de l’Union africaine (UA) ont exhorté les autorités congolaises « à prendre des mesures nécessaires dans les meilleurs délais pour l’organisation des élections dans les circonscriptions du Pool en vue de garantir une représentation nationale exclusive ».

Le Congo organise le 31 août des élections sénatoriales destinées à renouveler la chambre haute du Parlement, qui compte 72 membres, dont 68 viennent actuellement du PCT et de ses alliés.