Il aura fallu cinq jours de délibérations au jury new-yorkais pour déclarer, vendredi 4 août, Martin Shkreli coupable de trois des huit chefs d’accusation pour lesquels il était inculpé. L’homme de 34 ans comparaissait pour fraude et détournement de fonds entre 2009 et 2014 au préjudice de plusieurs investisseurs. Le verdict sera rendu public vendredi après-midi (aux Etats-Unis).

Martin Shkreli est accusé d’avoir trompé les investisseurs des deux fonds alternatifs – MSMB Capital Management et MSMB Healthcare Management – dont il était le gérant. Le ministère public le soupçonne d’avoir, à plusieurs reprises, donné une image de la santé financière de ces deux fonds sans rapport avec la réalité afin d’attirer de nouveaux investisseurs. En décembre 2010, il avait notamment assuré que MSMB Capital Management avait environ 35 millions de dollars d’actifs sous gestion, alors qu’il ne détenait plus que 700 dollars.

A la sortie du tribunal, M. Shkreli a tenu à signaler qu’il avait été acquitté de ce qu’il estime être « les accusations les plus importantes » du dossier. A l’ouverture de son procès, son avoca,t Benjamin Brafman, le décrivait, avec des pincettes, comme un jeune homme « brillantissime », mais aussi « étrange », « bizarre », à « la personnalité dysfonctionnelle ». Il a passé le reste du temps à l’empêcher d’aggraver son cas en parlant à tort et à travers sur les réseaux.

« L’homme le plus détesté des Etats-Unis »

Martin Shkreli était aussi soupçonné d’avoir contraint le laboratoire pharmaceutique qu’il avait créé, Retrophin, à transférer des titres de la société à ces fonds sans contrepartie financière. Retrophin et ses actionnaires auraient perdu plus de 11 millions de dollars dans l’affaire, selon le procureur du district est de New York, Robert Calpers.

Mais Martin Shkreli est surtout connu pour avoir, en septembre 2015, fait passer le prix d’un comprimé de Daraprim, un médicament utilisé contre la toxoplasmose, le paludisme et des co-infections du sida, de 13,50 à 750 dollars du jour au lendemain, soit une augmentation de 5 400 %.

M. Shkreli avait alors été surnommé « l’homme le plus détesté des Etats-Unis », et de nombreuses voix s’étaient élevées pour dénoncer cette hausse, notamment dans la classe politique.