La procureure générale du Venezuela, Luisa Ortega (troisième à gauche), entourée de membres du personnel du parquet général, samedi 5 août, tous empêchés d’entrer dans leurs bureaux par des forces de la garde nationale bolivarienne. | Wil Riera / AP

La nouvelle Assemblée constituante du Venezuela a démis de ses fonctions, samedi 5 août, pour son premier jour de travaux, la procureure générale Luisa Ortega. Cette dernière s’est imposée comme l’une des principales opposantes au président socialiste Nicolas Maduro.

Mme Ortega sera remplacée provisoirement par le « défenseur du peuple » Tarek William Saab, a annoncé l’Assemblée, qui a également décidé qu’elle siégerait pour une durée maximale de deux ans.

Dans la matinée, Luisa Ortega affirmait que l’armée assiégeait le siège du Parquet dans la capitale vénézuélienne, à Caracas. Des photos diffusées par le bureau de presse du parquet général montraient des militaires de la garde nationale bolivarienne. « Je rejette le siège du ministère public. Je dénonce cet acte arbitraire devant la communauté nationale et internationale », a réagi Mme Ortega depuis son domicile, sur le réseau social Twitter.

Le Mercosur suspend le pays

Le parquet général avait demandé vendredi l’annulation de l’installation de l’Assemblée constituante, deux jours après avoir ouvert une enquête pour de possibles irrégularités lors de l’élection de cette assemblée, le 30 juillet. Une initiative qui a peu de chances d’aboutir, la Cour suprême, accusée par l’opposition d’être inféodée au pouvoir, ayant mis en échec toutes les précédentes.

Présidée par l’ex-responsable de la diplomatie vénézuélienne Delcy Rodriguez, l’Assemblée aura pour mission de réécrire la Constitution de 1999 promulguée par le défunt Hugo Chavez. Le président Nicolas Maduro s’y est engagé pour, promet-il, apporter la « paix » et redresser l’économie de cette nation pétrolière.

L’opposition accuse en revanche le dirigeant de vouloir accroître ses pouvoirs et prolonger son mandat qui s’achève en 2019.

Egalement dans la journée de samedi, les ministres des affaires étrangères du Brésil, de l’Argentine, de l’Uruguay et du Paraguay ont décidé de suspendre politiquement le Venezuela du Mercosur, le marché commun sud-américain. Cette communauté économique a évoqué, dans un communiqué, une « rupture de l’ordre démocratique » dans le pays pour justifier sa décision.