La tâche des secouristes, ici le 4 août à la mine Mir, est compliquée par la vase qui obstrue certaines galeries et doit être dégagée. / GRIGORIY IFTODIY / AP

Huit mineurs sont encore recherchés lundi 7 août et les secouristes russes tentent d’entrer en contact avec eux. Ils ont disparu vendredi 4 août dans l’après-midi lorsque le contenu d’une carrière remplie de 300 000 m3 d’eau s’est déversé dans la mine de diamants Mir, en Sibérie orientale.

Des sauveteurs spécialisés ont commencé dimanche à explorer les galeries, sans succès jusqu’ici. A la mi-journée lundi, ils avaient « pu franchir plusieurs centaines de mètres de galeries encombrées ». « Il est prévu qu’ils effectuent aujourd’hui une tentative d’entrer en contact avec les personnes bloquées à travers un tuyau d’écoulement », a fait savoir la compagnie qui exploite la mine, Alrosa – leader mondiale de l’exploitation diamantifère –, dans un communiqué.

27 600 m3 d’eau pourraient encore se déverser dans la mine

La tâche des secouristes est compliquée par la vase, qui obstrue certaines galeries et doit être dégagée. Deux pompes d’évacuation d’une capacité de 1 250 m3 par heure étaient en cours d’installation lundi pour éviter une nouvelle inondation des galeries alors que la cuvette d’une ancienne carrière contient encore 27 600 m3 d’eau qui risquent de s’y déverser.

Les proches des mineurs disparus sont arrivés lundi sur place et ils devaient être pris en charge par des psychologues du ministère des situations d’urgences, a communiqué l’entreprise russe.

94 mineurs interrogés par les enquêteurs

Le Comité d’enquête russe a annoncé lundi l’ouverture formelle d’une enquête pour identifier d’éventuelles violations des mesures de sécurité. Ce délit est passible de trois ans de prison. Les enquêteurs ont déjà saisi des documents, relatifs notamment aux instructions données aux mineurs, et ont interrogé 94 employés de l’entreprise, a précisé le Comité d’enquête dans un communiqué.

La mine de diamants inondée appartient au premier producteur mondial de diamants Alrosa. La compagnie, contrôlée par les pouvoirs publics russes, et dont le chiffre d’affaires annuel a dépassé 4 milliards d’euros en 2016, a annoncé qu’elle reverrait ses plans de production le 19 août.

Ce gisement, situé dans l’Extrême-Orient russe, à plus de 4 000 kilomètres à l’est de Moscou, est exploité depuis 1958. Mir (qui signifie « paix »), était d’abord une carrière profonde de 1,3 kilomètre et d’un diamètre de plus de 500 mètres jusqu’à l’arrêt de la production à ciel ouvert, en 2001. Cet immense cratère a connu une seconde vie avec l’ouverture d’une mine souterraine en 2009, qui produit désormais un million de tonnes de minerai par an, soit environ 10 % de la production d’Alrosa.