« Brisée et arrachée. » Une stèle érigée à Lyon en mémoire des quarante-quatre enfants juifs et des sept adultes déportés après la rafle d’Izieu, en 1944, « a été profanée », a fait savoir lundi 7 août le président régional de l’Association des filles et fils de déportés juifs de France (FFDJF).

« Nous sommes effondrés, mais nous ne baissons pas les bras », a déploré Jean Lévy. La FFDJF va « porter plainte, avec la mairie de Lyon », et devrait très vite « reconstruire la stèle ».

Cette stèle qui porte les noms de toutes les victimes d’Izieu se trouve dans un jardin, dans le 7e arrondissement de Lyon, derrière le Centre d’histoire de la Résistance et de la déportation (CHRD), musée qui traite de l’histoire de la seconde guerre mondiale à Lyon, en France et dans le monde. La stèle « côtoie dans le jardin une sorte de totem où sont décrites, d’une part, la vie des enfants d’Izieu et, d’autre part, l’arrestation de Klaus Barbie ».

Le « boucher de Lyon »

Cette profanation survient quelques semaines après l’anniversaire des trente ans du procès du responsable de la rafle d’Izieu, Klaus Barbie. Surnommé le « boucher de Lyon », chef local de la Gestapo, Klaus Barbie fut jugé en 1987 pour la rafle de ces enfants juifs et de leurs éducateurs dans la colonie d’Izieu en avril 1944 et pour l’organisation d’un convoi de Lyon à Auschwitz le 11 août 1944.

Barbie comparaissait aussi pour la rafle de quatre-vingt-six juifs rue Sainte-Catherine, au siège lyonnais de l’Union générale des israélites de France (UGIF), en février 1943. Il fut condamné le 4 juillet 1987 à la réclusion criminelle à perpétuité. Il mourut en prison quatre ans plus tard.