Pravit Rojanaphruk, un éditorialiste thaïlandais, a été poursuivi pour sédition, mardi, après avoir publié plusieurs messages sur Facebook. Mis en cause dans deux affaires distinctes, ce rédacteur pour le journal d’informations local Khaosod English risque jusqu’à quatorze ans de prison.

La première affaire concerne des messages Facebook datant de février 2016, où il critiquait la nouvelle Constitution. Le second cas porte sur des messages Facebook postés en juillet, ciblant le chef de la junte militaire, le général Prayuth Chan-ocha, et critiquant le procès du premier ministre Yingluck Shinawatra, dont le gouvernement élu a été renversé par le coup d’Etat militaire de 2014.

« Il s’agit d’un abus de la loi relative à la sédition, a estimé Pravit Rojanaphruk, à l’issue d’une convocation à la police. Cette loi est utilisée pour censurer les critiques sur les réseaux sociaux. » Le journaliste est également poursuivi en vertu de la loi punissant les crimes informatiques – une autre loi pour éliminer la dissidence en ligne.

Depuis le coup d’Etat en 2014, Pravit Rojanaphruk, l’un des rares journalistes thaïlandais osant critiquer les militaires, a été arrêté à deux reprises pour subir des séances de « rééducation ». « Ce n’était pas de la torture, mais ce sont les deux pires nuits et jours de ma vie », avait raconté Pravit en 2015 en référence à l’une de ces séances. Il décrivait également de longs interrogatoires, les yeux bandés dans une prison secrète.

Pravit Rojanaphruk est resté critique envers le régime militaire, dénonçant l’augmentation des poursuites contre les opposants à la monarchie et au gouvernement. En juillet, l’éditorialiste avait remporté le prix pour la liberté de la presse du Comité pour la protection des journalistes.