Les lots de produits bruts ou transformés par une société du Morbihan et contenant des œufs contaminés « à faible dose » par le fipronil « ont été identifiés », a annoncé, dans la soirée du mercredi 9 août, la préfecture du Morbihan.

« Les lots concernés ont été identifiés, qu’ils soient bruts ou transformés », a fait savoir la préfecture dans un communiqué. « La partie des lots non encore transformés et transformés mais non commercialisés a été consignée » par la Direction départementale de la protection des populations (DDPP), a-t-elle précisé.

Concernant les lots transformés qui ont été commercialisés, les premières analyses, « qui devront être confirmées », « indiquent des seuils très faibles, n’entraînant pas de toxicité pour la santé au stade du produit fini », a ajouté la préfecture.

Une enquête nationale

Si elle ne donne pas le nom de l’entreprise concernée, elle précise toutefois que celle-ci utilise « cet ingrédient pour livrer les industries agroalimentaires de fabrication de biscuits, pâtisseries » et qu’elle « a informé spontanément » le 8 août la DDPP avoir reçu une « livraison d’un éleveur belge dont la production s’est révélée être contaminée, à faible dose, par du fipronil ». La livraison portait sur environ 295 000 œufs.

Les services de la DDP mènent, en parallèle, des inspections dans les élevages de poules pondeuses du département, ainsi que dans tous les établissements de la filière œufs et ovoproduits, « afin de vérifier l’absence d’utilisation du produit antiparasitaire falsifié », a expliqué la préfecture.

Le ministère de l’agriculture a, par ailleurs, annoncé, mercredi, une enquête nationale chez « l’ensemble des fabricants d’ovoproduits [produits transformés à base d’œuf] » agréés en France, qui sont au nombre de 80 environ.

« Aucune indication de risque aigu »

Sur le plan européen, le ministre de l’agriculture belge, Denis Ducarme, a reproché, mercredi, aux Pays-Bas d’être au courant du problème sanitaire depuis novembre 2016, et de n’avoir pas averti ses voisins.

Le ministre présentait aux représentants des commissions agriculture et santé le rapport rendu la veille par l’Agence belge pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca) sur le circuit de contamination des œufs.

« L’Afsca, via un certain nombre de contacts, s’est vu transmettre par hasard des informations internes, (…) un rapport de l’agence néerlandaise [de la sécurité alimentaire] transmis à son ministre néerlandais (…) qui fait état du constat de présence de fipronil au niveau des œufs néerlandais dès la fin de novembre 2016. »

Les Pays-Bas ont réfuté ces accusations, affirmant, par le biais du NVWA, l’agence néerlandaise de la sécurité alimentaire, que « le reproche que nous aurions eu vent en novembre 2016 de fipronil dans les œufs ne correspond pas [à la vérité] ».

« A ce moment-là, il n’y avait aucune indication d’un risque aigu pour la sécurité alimentaire. Il n’y avait pas une indication que du fipronil pourrait se trouver aussi dans les œufs. »

La Belgique avait été le premier pays de l’Union européenne à informer la Commission européenne, le 20 juillet, par l’intermédiaire du système d’alerte mis en place en cas de risque pour la santé des consommateurs. Mais ce sont les Pays-Bas qui sont l’origine de l’affaire.

Des éleveurs néerlandais de volailles ont, en effet, fait appel à Chickfriend, une société spécialisée dans l’éradication du pou rouge, qui a employé dans son produit du fipronil, une molécule interdite dans le traitement des animaux destinés à la chaîne alimentaire.