Le Canadien Damian Warner, lors du 100 m, vendredi 11 août à Londres. / ADRIAN DENNIS / AFP

Quentin Bigot sera la seule chance de médaille française aujourd’hui, lors de la finale du lancer de marteau, qui débute à 21 h 30 heure française. Le décathlon se déroule sur deux jours. Il faudra donc attendre samedi pour savoir si Kevin Mayer peut réussir son pari de succéder à l’Américain Ashton Eaton. En finale du 200 m féminin, la Bahaméenne Shaunae Miller essaiera de ne pas se faire déconcentrer en regardant l’écran géant, comme ce fut le cas, selon ses dires, au 400 m.

  • La story

Damian Warner. Il est né à London, mais ne concourt pas à domicile. Car sachez-le, London est aussi la cinquième ville de l’Ontario, l’une des provinces du Canada. Et Damian Warner y était plutôt attaché avant de partir à Calgary il y a une saison afin de rejoindre Les Gramantik, un ancien perchiste et entraîneur réputé.

Voilà comment le décathlonien raconte le moment où il a décidé d’annoncer aux entraîneurs de ses débuts qu’il les quittait pour aller à Calgary : « J’ai commencé à pleurer dans ma voiture. J’avais peur de parler à mes coachs. Je pensais que j’allais les perdre comme amis et comme famille, parce que c’est ce qu’ils sont devenus. » On vous rassure, il y a un happy end : ses entraîneurs ne lui en ont pas voulu et le soutiendront à distance lors des Mondiaux.

Mais qu’on ne s’y trompe pas : Damian Warner ne se laisse que rarement submerger par les sentiments. « Je ne suis pas là juste pour m’amuser, a-t-il prévenu avant le début de la compétition. Je mentirais si je disais que mon objectif n’est pas de gagner. » A 27 ans, il a déjà connu les frustrations de ceux qui ont côtoyé Ashton Eaton. Cinquième aux Jeux de Londres en 2012, troisième de ceux de Rio quatre ans plus tard, il a aussi pris le bronze aux Mondiaux de Moscou en 2013 et l’argent à Pékin 2015. Bref, il connaît toutes les marches du podium, sauf la plus haute.

Très fort sur le 100 m – il possède un record, 10 s 15, et a couru vendredi matin à Londres en 10 s 50 –, le Canadien affiche sur 110 m haies des références internationales – 13 s 27 comme chrono de référence. Mais il a tout de même des points faibles, notamment à la perche – le nouveau coach qu’il s’est choisi est un ancien spécialiste de la discipline. Warner n’est jamais arrivé à franchir une barre au-delà de 4,80 m.

Rico Freimuth, vendredi 11 août. / JOHN SIBLEY / REUTERS

Rico Freimuth. Il a un nom et un prénom rigolos, mais sa frimousse pourrait contrarier les plans de Mayer. A 29 ans, Freimuth n’a pas le plus beau palmarès de l’école allemande du décathlon, mais il est particulièrement en forme cette année.

La preuve ? Le 25 juin, lors du meeting de Ratingen, en Allemagne, l’une des compétitions d’épreuves combinées les plus réputées, il a établi la marque de 8 663 points, record personnel à la clé.

Champion d’Europe juniors en 2007, Freimuth a de qui tenir : son père, Uwe, était un décathlonien de niveau international (4e des Mondiaux d’Helsinki, en 1983), et son oncle, Jörg, sauteur en hauteur (vice-champion olympique aux Jeux de Moscou, en 1980).

Troisième des Mondiaux de Pékin en 2015, mais rarement sur le podium lors des grandes compétitions internationales, il faudra se méfier de ce Rico Freimuth, tout comme de son compatriote Kai Kazmirek, un autre nom rigolo.

  • Hors piste

Qu’il nous soit ici permis de faire un mea culpa. Il y a quelques jours, nous faisions la fine bouche vis-à-vis de Hero le hérisson, la mascotte des Mondiaux. Hero, écrivions-nous, ne parvenait pas à nous faire « hérisser les poils ». Nous regrettions Cooly et Vinicius, les géniales mascottes des championnats d’Europe d’athlétisme de Zurich et des Jeux de Rio. Oui mais voilà, Hero, glissant sur un donut gonflable ou s’explosant les parties intimes sur la barre du 3 000 m steeple, nous a fait revenir sur notre sévère jugement. Et la vidéo ci-dessous, en forme de best of, a été une révélation : Hero nous a filé des frissons.

L’Australienne Michelle Jeneke a bien essayé d’attirer l’œil de la caméra. Sans succès. N’est pas Hero qui veut.

« Bonjour, vous pourriez me floquer une dizaine de vestes, s’il vous plaît ?

Bien sûr. Vous voulez écrire quoi dessus ?

Kekelabraise.

… »

On imagine la conversation surréaliste des supporteurs de Kevin Mayer (surnommé « Kekelabraise ») à l’heure de se faire confectionner leurs hauts de jogging. Qu’ils portent donc fièrement dans les tribunes du stade de Londres.

  • En piste

20 h 10 : finale du saut en longueur féminin

21 h 30 : finale du lancer de marteau masculin

22 h 25 : finale du 3 000 m steeple féminin

21 h 50 : finale du 200 m féminin