L’Iran réagit aux sanctions américaines. Le Parlement iranien a voté dimanche 13 août l’allocation de 520 millions de dollars (440 millions d’euros) au développement du programme balistique et au renforcement des activités régionales des Gardiens de la révolution, l’armée d’élite du régime. Téhéran a d’ores et déjà prévenu qu’il ne s’agissait que d’une « première action ».

Le président du Parlement, Ali Larijani, a ouvertement revendiqué des mesures destinées à « faire face aux actions terroristes et aventuristes des Etats-Unis dans la région ».

Sans aucune opposition, 240 élus sur les 244 présents ont voté en faveur du projet de loi. Il prévoit l’allocation de 260 millions de dollars pour le « développement du programme de missiles » et, une somme équivalente pour la Force Qods, la branche des Gardiens de la révolution chargée des opérations extérieures, a indiqué l’agence officielle IRNA.

Série de mesures

Ce vote intervient après de nouvelles sanctions américaines votées fin juillet contre le programme de missiles balistiques de l’Iran. L’accord international sur le programme nucléaire de la République islamique, signé le 14 juillet 2015 à Vienne par Téhéran et cinq grandes puissances (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne), exige du pays qu’il ne mène pas d’activités balistiques capables de lancer des charges nucléaires.

Les Etats-Unis se sont dits « profondément préoccupés par les activités pernicieuses de l’Iran au Moyen-Orient qui sapent la stabilité, la sécurité et la prospérité de la région ». La porte-parole de la diplomatie américaine, Heather Nauert, avait dénoncé « le soutien continu de l’Iran à des groupes terroristes tels que le Hezbollah, le Hamas et le Djihad islamique palestinien qui menacent Israël et la stabilité au Moyen-Orient ».

Téhéran soutient toutefois que son programme balistique n’est pas en infraction avec l’accord international. « Ce projet de loi est soutenu par le ministère des affaires étrangères et le gouvernement et fait partie d’une série de mesures proposées » pour répondre à la récente loi votée par les Etats-Unis, a déclaré dimanche Abbas Araghchi, haut négociateur et vice-ministre iranien des affaires étrangères.