Le jeune reporter français, âgé de 27 ans, et étudiant à l’Institut des hautes études des communications sociales (IHECS) de Bruxelles, a été interpellé le 26 juillet. / LOUP BUREAU / TWITTER

Trois semaines après l’arrestation du journaliste français Loup Bureau en Turquie, le président Emmanuel Macron a fait part, mardi 15 août, lors d’un entretien téléphonique avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, de sa « préoccupation » au sujet de sa détention, a fait savoir l’Elysée dans un communiqué.

Le président de la République a « exprimé sa préoccupation sur la situation de Loup Bureau, étudiant en journalisme détenu en Turquie et son souhait que notre compatriote puisse être de retour en France le plus vite possible », précise la présidence en indiquant que les deux dirigeants ont « convenu » d’aborder une nouvelle fois le sujet « la semaine prochaine ».

Le jeune reporter français, âgé de 27 ans, et étudiant à l’Institut des hautes études des communications sociales (IHECS) de Bruxelles, a été interpellé le 26 juillet dans la région de Silopi, dans la province de Sirnak, frontalière de l’Irak et de la Syrie, après que des photos le montrant en compagnie de combattants kurdes syriens des YPG – un mouvement considéré comme une organisation terroriste par Ankara – ont été trouvées en sa possession. Il a notamment collaboré avec les chaînes TV5 Monde et Arte, et le site Slate.

« Acharnement »

Les avocats du journaliste, Martin Pradel et Rusen Aytac, ont par ailleurs précisé, dans un communiqué transmis jeudi, qu’il avait été mis en examen par un juge qui l’a considéré comme suspect d’appartenir à « une organisation terroriste armée », et ce malgré ses dénégations.

Le père du journaliste français avait dénoncé le 11 août l’« acharnement » des autorités turques et regretté le « silence général » de la classe politique française depuis l’interpellation de son fils.

Lundi, une trentaine d’intellectuels tels qu’Elie Barnavi, André Comte-Sponville et Caroline Fourest ont demandé sa libération dans une tribune publiée dans Le Monde. « L’accusation dont il fait l’objet (…) nous paraît totalement infondée, injustifiée, sinon absurde, tant sur le plan politique qu’idéologique et donc, outre son aspect inhumain, absolument contraire au respect, en matière juridique, du droit international », dénoncent-ils.

Un comité de soutien a également été lancé par ses proches, lundi 7 août. Plus de 4 500 personnes ont rejoint le groupe Facebook « Free Loup Turkey - Comité de soutien à Loup Bureau ». Une pétition en ligne en faveur de sa libération, lancée sur Change.org par le même comité, a quant à elle récolté plus de 23 000 signatures.