Alors que le président américain Donald Trump a de nouveau créé la polémique après l’attentat de Charlottesville, estimant qu’il y avait « des torts des deux côtés » – militants néonazis et contre-manifestants antiracistes – les deux anciens chefs d’Etat George H.W. Bush et son fils ont appelé, mercredi 16 août, à « rejeter le racisme, l’antisémitisme et la haine sous toutes ses formes ».

« Alors que nos prières vont à Charlottesville, nous nous remémorons ces vérités fondamentales couchées dans la Déclaration d’indépendance par le plus éminent des citoyens de cette ville [Thomas Jefferson] : “Tous les hommes sont créés égaux ; ils sont dotés par le Créateur de certains droits inaliénables” », ont écrit le 41e et le 43e président américain dans un bref communiqué, sans citer Donald Trump.

Une personne est morte et plusieurs autres ont été blessées samedi dans une attaque terroriste en marge d’un rassemblement d’extrême droite à Charlottesville, en Virginie. Un homme au volant d’un véhicule avait foncé dans la foule. Avant cet attentat, des heurts avaient éclaté entre manifestants néonazis et contre-manifestants. Après plusieurs revirements, et après avoir déclaré que « le racisme, c’est le mal », le président Donald Trump a renvoyé mardi dos à dos les deux groupes de militants, au cours d’une conférence de presse à la tour Trump.

« J’ai regardé de très près, de beaucoup plus près que la plupart des gens. Vous aviez un groupe d’un côté qui était agressif. Et vous aviez un groupe de l’autre côté qui était aussi très violent. Personne ne veut le dire. Que dire de l’alt-left qui a attaqué l’alt-right [terme revendiqué par l’extrême droite] comme vous dites ? N’ont-ils pas une part de responsabilité ? »

Des républicains indignés

Plusieurs élus républicains ont dénoncé les propos ambivalents de Donald Trump. « Il n’y a pas d’équivalence morale entre les racistes et les Américains se battant contre la haine et le sectarisme. C’est ce que le président des Etats-Unis devrait dire », a déclaré mardi le sénateur John McCain, ancien candidat à la présidence du pays.

« Pour le bien de notre pays, il ne doit pas laisser planer le doute sur le fait que le racisme et le sectarisme ne sont pas tolérés ni ignorés par la Maison Blanche », a déclaré le gouverneur Jeb Bush, ancien opposant de Donald Trump aux dernières primaires du Parti républicain.

Sans directement citer Donald Trump, le président républicain de la Chambre des représentants, Paul Ryan, a appelé à la « clarté » : « Le suprémacisme blanc est révoltant. Le sectarisme est contre tout ce qui fait ce pays. Il ne peut pas y avoir d’ambiguïté morale. » « Un côté est raciste, sectaire, nazi. L’autre s’oppose au racisme et au sectarisme », a pour sa part déclaré le républicain Mitt Romney, ancien prétendant à la Maison Blanche.