Ce sont des réactions auxquelles on s’habitue maintenant à chaque attentat. Dans la soirée de jeudi 17 août, alors que des terroristes tuaient à Barcelone près de la place Catalogne et des Ramblas, et que la police évacuait les lieux et traquaient les suspects, les Espagnols ont utilisé les réseaux sociaux comme ils le pouvaient pour réagir aux attentats.

Pendant le drame, des utilisateurs de Twitter et d’Instagram ont d’abord publié des photographies et des vidéos de chats accompagnées des hashtags #Barcelona et #LasRamblas. En 2015, les Belges avaient utilisé le même stratagème pendant les opérations antiterroristes dans la foulée des attentats de Bruxelles.

Cet élan de douceur résonnait avec les appels de la police espagnole, qui a demandé aux internautes de ne pas diffuser d’images de l’attaque, « par respect pour les victimes et leurs familles ». Une façon aussi de noyer les images de victimes, potentiellement choquantes, dans un flux de chatons, et d’aider les autorités qui ne souhaitaient pas que soient révélées aux assaillants des informations sensibles sur les opérations policières.

« Community Help » : plus d’entraide que besoin

Sur Twitter, certains Barcelonais sont allés plus loin qu’un message de solidarité et ont proposé aux témoins de l’attaque des Ramblas, comprenant de nombreux touristes étrangers, de dormir chez eux en utilisant le hashtag #BedInBarcelona. Là encore, l’opération rappelle le hashtag #PorteOuverte, créé par les Parisiens lors des attentats du 13 novembre 2015. De son côté, la plate-forme Airbnb a annoncé qu’elle allait mettre gratuitement des logements à disposition.

« Aujourd’hui, je ne dors pas seul. Une famille de Français est à la maison avec deux enfants terrifiés. Quel film et dîner spécial prépare-t-on ? »

Comme c’est le cas régulièrement depuis deux ans, Facebook a également mis sa technologie à contribution avec l’outil « Safety Check », qui permet aux personnes actuellement à Barcelone de signaler à leurs proches qu’elles sont en sécurité.

Cette fois, le site américain a ajouté la fonctionnalité « Community Help », activée pour la première fois en mai à Manchester, une carte mettant en relation ceux qui souhaitent offrir un logement, de la nourriture ou leur aide avec ceux qui en ont besoin. Plus de 7 000 personnes y ont déjà offert leurs services.

L’outil Community Help permet de mettre en relation ceux qui veulent aider et ceux qui ont besoin d’aide. / Facebook

Prévenir l’islamophobie

Dans un autre registre, la campagne #YoTeAcompaño (« je t’accompagne ») a émergé pour contrer les messages de haine, souvent racistes et islamophobes, qui sont apparus sur le réseau social. De manière symbolique, en 140 caractères, certains proposent aux musulmans de marcher avec eux dans la rue s’ils se sentent menacés, tandis que des musulmans proposent de rejoindre les familles et amis des victimes pour les réconforter.

« Pleurer pour la perte d’innocents et pleurer parce que j’ai imaginé les visages de dégoût envers les musulmans. Merci pour cela. #YoTeAcompaño »