Le président nigérian, Muhammadu Buhari, est rentré, samedi 19 août, au Nigeria après avoir passé trois mois à Londres pour un traitement médical dont la nature est restée secrète.

L’ancien général âgé de 74 ans est sorti de l’appareil sans l’aide de ses proches et a été accueilli, à Abuja, la capitale, par le vice-président, Yemi Osinbajo, des ministres, des responsables de la sécurité et des gouverneurs d’Etats du pays le plus peuplé d’Afrique.

Le président nigérian avait quitté le pays le 7 mai pour se rendre à Londres où il avait déjà passé deux mois en début d’année pour des raisons médicales. La nature du traitement n’a jamais été précisée. Il avait seulement confié, à son retour, n’avoir « jamais été aussi malade » et avait délaissé les responsabilités officielles, confiées au vice-président Osinbajo.

Le premier séjour médical du président Buhari au Royaume-Uni remonte à juin 2016 – un an après sa prise de fonction – et la présidence avait alors indiqué qu’il souffrait d’une infection de l’oreille persistante.

La lutte contre la corruption

Le mystère qui entoure la nature de la maladie du chef d’Etat a entretenu les rumeurs dans un pays encore marqué par la mort du président Umaru Musa Yar’Adua en 2010, après des mois de traitement médical secret à l’étranger.

Si bien que l’opposition en a profité pour demander sa démission. Depuis le 7 août, quelques dizaines de manifestants se réunissaient dans un parc de la capitale. Mardi 15 août, ils ont décidé d’aller jusqu’au : jusqu’au grand marché de Wuse, fréquenté essentiellement par des Haoussa musulmans du Nord, comme M. Buhari. Charles Oputa, figure punk contestataire au Nigeria, est l’un des organisateurs du mouvement.

La provocation de la vedette igbo du Sud n’a guère été appréciée. Il est reparti en courant, sous les jets de pierre, abandonnant sa BMW décapotable au sort de la foule : sa verve anti-Buhari n’était pas la bienvenue.

Muhammadu Buhari, un ancien général putschiste, a été élu en mars 2015 à la tête du Nigeria après une campagne électorale axée sur la lutte contre la corruption endémique dans le géant ouest-africain riche en hydrocarbures.