Emmanuel Macron et François Hollande durant la passation de pouvoirs, le 14 mai 2017, à l’Elysée, à Paris. / ÉRIC FEFERBERG / AFP

Il ne s’était pas exprimé depuis son départ de l’Elysée. L’ancien président de la République, François Hollande, est sorti de sa réserve, mardi 22 août, en critiquant la réforme du code du travail souhaitée par Emmanuel Macron.

« Il ne faudrait pas demander aux Français des sacrifices qui ne sont pas utiles », a-t-il déclaré à Angoulême, en marge du Festival du film francophone.

« Il ne faudrait pas flexibiliser le marché du travail au-delà de ce que nous avons déjà fait, au risque de créer des ruptures. Ce qu’il faut, c’est conforter le mouvement qui est engagé : l’investissement, la consommation, le pouvoir d’achat et éviter toute décision qui viendrait contrarier ce mouvement qui est engagé. »

M. Hollande fait notamment référence à la loi El Khomri, réformant le code du travail, adoptée en 2016 après plusieurs mois de manifestations et de frondes à gauche.

Phase finale

Cette déclaration survient alors que le projet du gouvernement d’Edouard Philippe entre dans sa phase finale mardi, avec la présentation d’une partie des ordonnances par le gouvernement aux partenaires sociaux tout au long de la semaine.

Le texte comprendra notamment la mise en place d’un barême pour les indemnités prud’homales ou encore le passage au périmètre national pour apprécier les difficultés économiques des multinationales qui licencient en France. Cette mesure figurait dans le projet de loi El Khomri en 2016, durant le quinquennat Hollande, avant d’être retirée devant la contestation des syndicats.

L’ancien chef de l’Etat, discret depuis son départ de l’Elysée le 14 mai sans être pour autant totalement effacé, avait rompu son silence le 21 juillet en prononçant à Arles un discours sur le thème de l’engagement, et en vantant son bilan à la tête de l’Etat. A Angoulême, il s’en est féilicité de nouveau :

« On a vu qu’à partir de 2015, la croissance était revenue, le chômage avait commencé à diminuer et j’en suis heureux pour mon pays. Ce qui compte, ce n’est pas simplement d’avoir des lauriers même s’il y a eu aussi, avant les compliments, beaucoup de reproches. C’est aussi d’avoir fait en sorte que les Français puissent avoir des conditions de vie meilleures ».

« C’est ce qui m’avait motivé, mobilisé, tout au long de ce quinquennat. J’avais hérité d’une situation très difficile qui était celle de la crise. Mon successeur a une situation meilleure mais tant mieux », a encore dit l’ex-locataire de l’Elysée.