La plate-forme de vidéos YouTube a supprimé par erreur des vidéos filmées en Syrie par des journalistes et militants des droits de l’homme, documentant les attaques et les exactions des groupes armés sur place, dénoncent plusieurs organisations humanitaires. « C’est l’histoire de cette terrible guerre qui disparaît sous nos yeux », a dit Chris Woods, le directeur de l’ONG britannique Airwars qui étudie les conséquences des frappes aériennes sur les civils, cité par le New York Times.

Certains comptes, dont celui de Qasioun, animé par des activistes et qui a publié environ 6 000 vidéos depuis 2014, ont depuis été réactivés par YouTube.

Ces suppressions sont intervenues, après la mise en place par YouTube d’un nouveau système de modération. Sommé depuis des mois par plusieurs gouvernements, notamment européens, de durcir sa modération contre les vidéos de propagande djihadiste, le géant de la vidéo en ligne a automatisé en bonne partie la détection de ces vidéos. L’entreprise utilise désormais un système d’apprentissage automatique, utilisant la technologie de deep learning, pour identifier de potentielles vidéos de propagande.

Théoriquement, ces signalements doivent ensuite être examinés par un modérateur humain, qui décide de procéder ou non à la suppression. Mais dans certains cas, que Google ne détaille pas, l’algorithme de détection peut bloquer automatiquement l’accès aux vidéos.