Lors des vendanges, à Chasselas (Saône-et-Loire) en septembre 2016. / PHILIPPE DESMAZES / AFP

Les vendanges ont déjà commencé dans de nombreuses régions françaises, mais elles devraient être maigrelettes cette année. Selon les prévisions publiées, vendredi 25 août, par Agreste, le service d’études du ministère de l’agriculture, les cuves françaises ne devraient contenir que 37,2 millions d’hectolitres à la fin de la récolte. Soit un niveau inférieur de 18 % à celui de 2016 et de 17 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années. La vendange 2017 serait donc historiquement basse et même inférieure à celle de 1991, qui avait aussi été pénalisée par un gel sévère.

Or, c’est justement l’épisode de gel brutal qui s’est abattu sur de nombreuses régions françaises au printemps, qui a affecté la vigne à un moment crucial, alors que son état végétatif était avancé. Les bassins du Sud-Ouest, notamment le bordelais, les Charentes, l’Alsace et le Jura ont été les plus touchés. Sachant que la production de vin pour eaux-de-vie, en particulier de cognac, la spécialité des Charentes, serait la plus pénalisée, avec un recul de 31 % par rapport à 2016. Dans le Val de Loire, les vignobles ont pu compenser un peu les pertes au fil du temps.

Gel, grêle, coulure, déficit hydrique

Mais la grêle a aussi joué avec les nerfs des viticulteurs, broyant de nombreux espoirs dans le beaujolais, dans une partie de la Bourgogne, dans le Languedoc et dans certaines zones du Sud-Ouest et du Sud-Est. Enfin, la coulure (chute des fleurs ou des baies) a été prononcée dans les vignobles du pourtour méditerranéen. Dans ce contexte, le déficit hydrique et la canicule qui s’est installée dans la vallée du Rhône, ont encore réduit les volumes sur ces territoires. A l’inverse, les pluies ont redonné un peu de vigueur aux raisins alsaciens.

Ces estimations seront réactualisées par Agreste, lorsque tous les raisins seront coupés. Sachant que les vendanges ont commencé dix à quinze jours d’avance en Languedoc-Roussillon, dans le Sud-Est et en Corse. Une précocité qui concerne pratiquement tous les vignobles, mais les vendanges devraient être échelonnées pour tenir compte de l’hétérogénéité des parcelles, selon qu’elles ont souffert ou non du gel. Motif d’optimisme, toutefois, dans ce panorama plutôt sombre sur la quantité : les conditions climatiques chaudes et sèches ont réduit la pression des maladies sur les ceps.

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