Une manifestation d’extrême droite qui devait se tenir samedi 26 août à San Francisco a été annulée par crainte d’une « émeute », a affirmé le groupe Patriot Prayer, mais une autre est maintenue dimanche, à l’orée d’un week-end de multiples rassemblements sous haute tension.

Le groupe tiendra à la place une conférence de presse et a maintenu un autre rassemblement dimanche dans la ville voisine de Berkeley. De nombreuses contre-manifestations sont maintenues et la police de San Francisco a mobilisé tous ses agents pour tenter d’éviter des débordements.

« Après avoir parlé à la police nous avons conclu que demain [samedi] s’assimile à un piège et que beaucoup de vies vont être en danger », a déclaré dans une vidéo sur Facebook vendredi Joey Gibson, le leader de Patriot Prayer. Selon lui, le groupe de gauche radicale Antifa ou des suprématistes blancs se seraient mêlés au rassemblement et « à notre avis ça aurait tourné en énorme émeute ». Ce dernier en attribue la faute au maire de San Francisco, à la parlementaire démocrate Nancy Pelosi et « aux médias » qui dépeignent Patriot Prayer comme un groupe raciste ou suprématiste blanc, ce dont se défend Joey Gibson.

Une conférence de presse à la place de la manifestation

A la place de sa manifestation, Patriot Prayer a appelé à assister à une conférence de presse à Alamo Park à 14 heures (23 heures heure de Paris) samedi à San Francisco. « Nous demandons à la ville d’assurer notre sécurité », a-t-il affirmé.

Le maire de San Francisco Ed Lee a alors répliqué sur Twitter qu’« aucun permis n’a été demandé ou émis pour le parc Alamo ce week-end » et que la ville et les forces de l’ordre sont prêts « pour les urgences et événements spontanés ».

Joey Gibson a répondu avec défiance sur Facebook en disant que si c’est illégal de « parler aux médias dans un parc public, venez m’arrêter ».

Une « Marche contre la haine » et un autre rassemblement, « Resist SF », devaient avoir lieu au même endroit à Crissy Field dans la ville californienne très orientée à gauche. Les autorités craignaient des débordements comme à Phoenix cette semaine ou à Charlottesville en début de mois, où une manifestante anti-raciste a été tuée par un sympathisant néonazi. Les organisateurs de ces contre-rassemblements n’ont pas encore dit s’ils les annulaient, maintenaient ou déplaçaient ailleurs.

« Nous sommes contents pour Berkeley » a par ailleurs ajouté sur Facebook Joey Gibson, faisant allusion à un autre rassemblement prévu dimanche au parc Martin Luther King dans cette ville ultra-progressiste voisine de San Francisco, « pour une journée de liberté, spiritualité, paix et patriotisme ». Dans le quotidien San Francisco Chronicle vendredi, Amber Cummings, l’une des organisatrices de cet événement, a toutefois appelé à ne pas y assister.