Cette correspondance, qui s’étale de début 1949 jusqu’à sa mort, en 1954, relève de son activité professionnelle et ne laisse rien paraître des grandes souffrances endurées par Turing. / Richard Gillin / Creative Commons BY-SA 2.0

Près de 150 lettres envoyées par Alan Turing ont été retrouvées par hasard dans un meuble de l’université de Manchester, dont le génial mathématicien fut le directeur adjoint du département d’informatique après la fin de la guerre.

Cette correspondance, qui s’étale de début 1949 jusqu’à sa mort, en 1954, relève exclusivement de son activité académique. Elle ne laisse rien paraître des grandes souffrances endurées par Turing : homosexuel à une époque où l’être était un délit, il a été condamné à un traitement hormonal en 1952, avant de se suicider en avalant une pomme gorgée de cyanure en 1954.

Ont donc été retrouvées des invitations à des conférences, des sollicitations pour la rédaction d’articles de revues ou la participation à des émissions de radio. Malgré l’absence de toute référence personnelle, ces lettres « donnent tout de même un aperçu très intéressant de ses méthodes de travail et de sa vie académique lorsqu’il travaillait à l’université de Manchester », a expliqué, dans le Guardian, Jim Miles, le professeur qui a découvert les lettres.

Alan Turing est considéré comme l’un des pères de l’informatique moderne. Pendant la guerre, avec une cinquantaine des plus brillants cerveaux de l’époque, il a contribué à décrypter les messages que codaient les nazis au moyen de la machine Enigma.

Ces travaux ont permis de très importantes avancées en informatique. Entouré du plus grand secret à cause des nécessités de la guerre, ce n’est que ces dernières années que son travail a été connu du grand public. Le gouvernement britannique a présenté ses excuses, en 2009, pour sa condamnation, avant que Turing bénéficie d’un pardon royal en 2013.