Ce chef spirituel de 50 ans, à la tête de la secte Dera Sacha Sauda, affirme avoir des millions d’adeptes de par le monde. / Tsering Topgyal / AP

L’annonce de sa condamnation risque de provoquer la fureur de ses partisans. Le puissant et sulfureux gourou indien Gurmeet Ram Rahim Singh a été condamné lundi 29 août à dix ans de prison pour viol, quelques jours auparavant, l’annonce du verdict le déclarant coupable avait provoqué d’importantes violences, causant la mort de 38 personnes.

Des dizaines de milliers d’adeptes du gourou avaient semé la terreur la semaine dernière dans plusieurs villes du nord du pays, mettant le feu à des dizaines de véhicules et provoquant des émeutes, après que la justice avait déclaré leur leader coupable du viol de deux femmes et disciples en 2002.

Les parties civiles ont d’ores et déjà annoncé leur intention de faire appel de la peine. « Nous estimons qu’il y a au moins 48 victimes supplémentaires qui ont été agressées sexuellement et qui auraient été tuées ou ont trop peur de sortir du silence », a indiqué M. Bains.

La condamnation pour viol d’un gourou controversé a déclenché la fureur de plus de 100 000 de ses soutiens rassemblés pour le verdict, vendredi 25 août, en Inde. / Altaf Qadri / AP

Des précédents démêlés

Connu sous le surnom de « Gourou tape-à-l’œil », en raison de son penchant pour les vêtements criards et les bijoux, ce chef spirituel de 50 ans, à la tête de la secte Dera Sacha Sauda, affirme avoir plus de 50 millions d’adeptes à travers le monde.

Ce n’est pas la première fois que Gurmeet Ram Rahim Singh se retrouve au cœur d’une polémique. En 2015, il avait été accusé d’avoir encouragé 400 de ses disciples à se faire castrer pour se rapprocher de Dieu. Il a par ailleurs été poursuivi dans le cadre du meurtre d’un journaliste en 2002.

Risque d’une nouvelle flambée de violences

Les forces de sécurité étaient sur les dents dans la ville de Rohtak (Etat de l’Haryana), où est incarcéré le gourou, pour éviter une nouvelle flambée de violences. L’Internet mobile y était coupé. Des barrages de police avaient été dressés sur les routes et des soldats déployés.

« Si la situation impose que nous fassions usage d’armes à feu, mes officiers ont toute liberté de décision », a déclaré à une chaîne de télévision le chef de la police de Rohtak.