A 36 ans, Roger Federer vise le 20e titre en Grand chelem de sa carrière / Paul Chiasson / AP

L’édition 2018 du dernier tournoi du Grand Chelem de la saison débute lundi 4 septembre à New-York, marquée par de nombreuses absences dans le tournoi masculin et le retour en grand chelem de Maria Sharapova, côté féminin.

En jetant l’éponge samedi, au lendemain du tirage du tableau, en raison d’une blessure à la hanche, Andy Murray, numéro 2 mondial, a ajouté son nom à la liste déjà fournie des absents du tournoi. Quatre membres du top 10 n’ont pas fait le voyage à New York : outre Murray, Novak Djokovic, Stanislas Wawrinka et Kei Nishikori. L’Ecossais, vainqueur dans la Grosse Pomme en 2012, a ouvert la partie du tableau dans lequel il se trouvait et a joué un mauvais tour, semble-t-il involontaire, aux organisateurs.

Eût-il abandonné un jour plus tôt et le tournoi masculin s’ouvrait à une potentielle finale de rêve entre les inoxydables Federer et Nadal. Mais par le jeu des règlements en Grand Chelem, c’est la tête de série numéro 5, le Croate Marin Cilic (vainqueur à Flushing Meadows en 2014) qui bénéficie du tableau du Britannique. Pour faire (plus) simple, si Federer et Nadal se rencontrent — ce qui serait une première à l’US Open — ce sera en demi-finale.

« Si je vais en demi-finales, je préfère jouer contre quelqu’un d’autre, a admis le Majorquin ce week-end. C’est une affiche qui sonne bien, mais j’aime autant me retrouver contre un autre joueur, un match si possible plus facile. »

La place de numéro 1 en jeu

De retour à la première place mondiale depuis une semaine, après être tombé au 9e rang à la fin de 2016, Nadal, vainqueur de l’US Open à deux reprises (2010 et 2013), est tête de série n1 à New-York pour la première fois de sa carrière. A 31 ans, celui qui a remporté au printemps sa Decima à Roland Garros sera l’un des favoris pour le titre, qui lui garantirait de conserver le sceptre. Mais il n’a plus remporté de tournoi sur ciment depuis près de quatre ans.

Face à lui, Roger Federer revit cette saison : vainqueur de l’Open d’Australie face à Nadal en janvier puis de Wimbledon en juin, il a largement allégé son programme, en choisissant ses tournois — impasse sur la saison de terre battue — afin d’« être en forme et frais au bon moment ». Le Suisse est revenu au sommet après six mois d’absence passés à soigner un genou.

A 36 ans, il cherche à décrocher à Flushing Meadows le vingtième trophée du Grand Chelem de sa carrière (et le 6e à New York). Seule ombre au tableau quasi idyllique peint par l’artiste bâlois, l’état de son dos : en raison de douleurs, Federer a dû déclarer forfait au tournoi de Cincinnati en amont de l’US Open, abandonnant au passage la place de numéro 1 mondial à Nadal.

La jeune garde les attend

Hors Federer et Nadal, les seuls anciens vainqueurs en lice sont le Croate Cilic (2014) et l’Argentin Del Potro (2009). Mais les forfaits de Wawrinka, Djokovic, Murray, Nishikori ou Raonic ne suffisent pas à garantir la victoire à l’une des deux figures tutélaires du tennis masculin.

A commencer par Grigor Dimitrov, récent vainqueur à Cincinnati. Membre de la génération « effacée » par la suprématie du « Big Four » (Federer, Nadal, Djokovik et Murray) sur le tennis mondial, le Bulgare a remporté dans l’Ohio son premier Masters 1000 (les seconds tournois les plus importants du circuit après ceux du Grand Chelem). Surnommé « Baby Federer » dans ses jeunes années, Dimitrov, très solide sur dur cette année, devra néanmoins se débarrasser de Nadal en quarts puis de Federer en demi-finale avant d’envisager le titre.

Alexander Zverev vise son meilleur résultat en tournoi du Grand chelem. | John Minchillo / AP

Autre vainqueur d’un Masters 1000 cette saison (deux même, à Rome et Montréal), le jeune Allemand Alexander Zverev arrive à l’US Open avec l’étiquette de favori. A seulement 20 ans, le désormais numéro 6 mondial doit confirmer en Grand Chelem : jusque-là, son meilleur résultat est une place en 8es de finale à Wimbledon, en juillet. A suivre aussi, la sensation canadienne Denis Shapovalov (18 ans) et l’Australien Nick Kyrgios, capable du meilleur comme du pire lors d’un tournoi (voire d’un match).

Et les Français ?

S’ils étaient trois Français qualifiés l’an passé en quarts de finale de l’US Open (Monfils, éliminé en demi-finale, Pouille et Tsonga), une telle performance d’ensemble serait miraculeuse cette fois.

En 2017, seul Jo-Wilfried Tsonga a atteint les quarts de finale d’un tournoi majeur (à l’Open d’Australie, en début de saison) et ses compatriotes ont enchaîné des performances en dents de scie. Mais, au bénéfice des abandons successifs, le tableau s’est ouvert pour Tsonga, qui pourrait tirer son épingle du jeu.

Tableau ouvert chez les femmes

L’Espagnole Garbine Muguruza a réalisé une saison pleine avant l’US Open. | Aaron Doster / USA Today Sports

Chez les femmes, c’est une présence, et non une absence, qui fait parler : celle de Maria Sharapova, de retour en tournoi du Grand Chelem après sa suspension pour dopage. L’ancienne « Tsarine », sacrée à New York en 2006, n’a pas joué depuis le 31 juillet en raison d’une blessure au bras gauche.

Elle se frottera en ouverture à la Roumaine Simona Halep, numéro deux mondiale. Halep fait partie des huit joueuses qui peuvent repartir de la Grosse Pomme au sommet du tennis féminin, en l’absence de la reine incontestée, Serena Williams, qui doit accoucher prochainement de son premier enfant.

De l’actuelle numéro 1 mondiale, la Tchèque Karolina Pliskova, finaliste l’an passé, à l’Allemande Angelique Kerber, qui a remporté l’édition 2016, en passant par l’Espagnole Garbine Muguruza, auteure d’un été parfait — victoires à Wimbledon et à Cincinnati —, le tournoi est particulièrement ouvert.

Côté françaises, Kristina Mladenovic, tête de série no 14, et Caroline Garcia pourraient sortir du lot.