Lors de l’ouverture du congrès des FARC à Bogota, le 27 août. / RAUL ARBOLEDA / AFP

Le futur parti politique des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) espère trouver des alliés pour former un « gouvernement de transition », a annoncé lundi 28 août un des chefs de l’ancienne guérilla, Carlos Lozada.

Le mouvement de l’ex-rébellion marxiste, qui a déposé les armes après 53 ans de conflit et est réuni en congrès à Bogotá depuis dimanche, entend ainsi défendre l’accord de paix signé en novembre avec le président Juan Manuel Santos et faire libérer plus de 1 400 militants emprisonnés.

Le congrès de Bogotá, qui rassemble quelque 1 200 délégués des FARC, vise à définir le nom, les statuts et les candidats du futur parti, qui marquera la conversion des rebelles à la vie politique légale après le désarmement de plus de 7 000 guérilleros achevé le 15 août.

En 2018, les Colombiens désigneront les 268 membres du Parlement bicaméral, au sein duquel l’accord de paix garantit dix sièges à la formation des anciens insurgés. Ils éliront aussi le successeur de M. Santos qui, après deux mandats, ne peut légalement se représenter.

Carlos Lozada a affirmé la nécessité de « changements structurels » pour assurer une fin effective du conflit, sans plus de détails. Les FARC ont déjà suggéré la mise en place d’une Assemblée constituante pour modifier la Constitution de 1991.

Libération de 10 000 Colombiens

L’ex-commandant guérillero a par ailleurs dénoncé la « violation flagrante » de l’accord de paix concernant les rebelles amnistiés. Il y a « 1 423 hommes et femmes de l’insurrection qui devraient déjà être libérés », a-t-il affirmé, ajoutant que le parti se mobilisera pour cela.

« Il ne s’agit pas seulement de 1 423 camarades encore en prison, l’accord prévoit aussi que soient libérés plus de 8 000 Colombiens prisonniers de conscience (…) pour participation à la protestation et à la mobilisation sociale », a-t-il ajouté.

Les FARC prévoient de présenter leur parti vendredi sur la place Bolivar, au cœur de Bogotá. Mais Carlos Lozada a expliqué que les préparatifs n’ont pu commencer en raison, selon la mairie, d’un recours judiciaire contre cet événement. Déclarant ignorer qui est à l’origine du recours, il a appelé les autorités à ouvrir la place pour le « lancement de ce nouveau parti qui naît après avoir réussi à arrêter une confrontation de plus de 53 ans ».