Comment la Corée du Nord est devenue une menace
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Le président américain, Donald Trump, a répété mardi 29 août que « toutes les options » étaient « sur la table » après qu’un nouveau tir de missile nord-coréen a survolé le Japon lundi soir.

« Le dernier message envoyé au monde par la Corée du Nord est très clair : ce régime a montré le peu d’égard qu’il a pour ses voisins et pour les membres des Nations unies, ainsi qu’un comportement loin d’être acceptable sur la scène internationale », a déclaré le chef de l’Etat dans un communiqué.

Le missile balistique lancé à 5 h 58, heure japonaise (22 h 58 lundi heure de Paris), de Sunan, ville proche de Pyongyang abritant l’aéroport international de la capitale, a parcouru 2 700 kilomètres avant de s’abîmer dans le Pacifique. Le système d’alerte japonais J-Alert a été déclenché, et le trafic ferroviaire a été temporairement suspendu.

Un « tir inacceptable »

Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir en urgence mardi après-midi à la demande de Washington et de Tokyo. Le premier ministre japonais, Shinzo Abe, évoque une « menace grave et sans précédent ». Il a dénoncé un « tir inacceptable » qui « nuit considérablement à la paix et à la sécurité de la région », ajoutant que Tokyo avait protesté auprès de Pyongyang. M. Abe s’est également entretenu avec M. Trump, et les deux alliés sont convenus, selon le chef du gouvernement japonais, « d’augmenter la pression sur la Corée du Nord ».

La première réaction de la Corée du Nord, exprimée par son ambassadeur auprès de l’ONU, Han Tae-song, a été d’invoquer le droit à « l’autodéfense » face aux « intentions hostiles » affichées par les Etats-Unis en participant à des manœuvres militaires avec Séoul.

La Chine, principal allié et partenaire commercial de la Corée du Nord, a appelé toutes les parties à la retenue. Si la situation est à un « tournant », « les pressions et les sanctions » contre Pyongyang « ne peuvent fondamentalement résoudre le problème », selon la porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois, Hua Chunying.

La Russie s’est dite « extrêmement préoccupée », dénonçant une « tendance » à « l’escalade » des tensions. Et la haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, a exhorté Pyongyang à « s’abstenir de toute nouvelle action provocatrice ». La première ministre britannique, Theresa May, s’est dite « scandalisée » par l’action de la Corée du Nord, et a « fermement » condamné « ces essais illégaux » de missiles balistiques.