De plus en plus isolé sur le plan international, le président du Venezuela, Nicolas Maduro, a été fustigé, mardi 29 août, par Emmanuel Macron. Le président français a qualifié le régime vénézuélien de « dictature », lors d’un discours de politique étrangère devant les ambassadeurs français réunis à Paris.

« Nos concitoyens ne comprennent pas comment certains ont pu être aussi complaisants avec le régime qui est en train de se mettre en place au Venezuela. Une dictature qui tente de se survivre au prix d’une détresse humanitaire sans précédent, alors même que les ressources de ce pays restent considérables »

Le 17 août, l’Assemblée nationale constituante élue fin juillet dans le sang, et issue du chavisme, s’est arrogé les pouvoirs qui incombaient à l’Assemblée nationale, dominée par l’opposition à Nicola Maduro. Plus tôt, fin mars, la Cour suprême s’était arrogé les pleins pouvoirs législatifs, en déclarant que l’Assemblée nationale s’était mise « hors la loi. » La Cour avait été contrainte de reculer face aux protestations.

Tensions avec les Etats-Unis

Le Venezuela est plongé depuis des mois dans une profonde crise économique, politique et institutionnelle. Son président, Nicolas Maduro, très impopulaire selon les sondages, est confronté à des manifestations régulières de l’opposition qui réclame sa démission. Près de 130 personnes ont été tuées en quatre mois de manifestations contre le gouvernement.

Samedi 26 août, le principal syndicat de journalistes du Venezuela a vivement dénoncé les nombreuses fermetures de média par le gouvernement, 49 en 2017, selon Marco Ruiz, secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de la presse (SNTP).

Selon lui, le gouvernement applique « une politique systématique d’encerclement et d’asphyxie de tous les espaces permettant encore une libre expression et l’exercice de la critique et de la dissidence ».

Certains pays se sont vivement inquiétés des actions du gouvernement Maduro depuis l’élection de la Constituante. Le ton est surtout monté avec les Etats-Unis, alors que le président Donald Trump a imposé vendredi de nouvelles sanctions au Venezuela – les premières frappant le pays en tant que tel – visant à restreindre l’accès aux capitaux étrangers dont il a un besoin crucial pour éviter un défaut de paiement.