Au moins 27 000 Rohingya — population de confession musulmane vivant principalement dans l’Etat d’Arakan, dans le sud-ouest de la Birmanie — ont traversé la frontière en une semaine pour se réfugier au Bangladesh voisin. 20 000 personnes seraient encore coincées à la frontière.

Cet exode massif est dû aux combats qui ont éclaté la semaine dernière entre l’armée birmane et les rebelles musulmans rohingya. En une semaine, au moins 400 personnes sont mortes.

1,1 million de Rohingya vivent dans l’ouest de la Birmanie, un pays à 90 % bouddhiste. Cette minorité ethnique de confession musulmane est l’une des plus persécutées au monde. Privée de la nationalité birmane depuis 1982, elle est régulièrement la cible de viols et de meurtres de la part de l’armée birmane. Plusieurs fois, l’ONU a dénoncé un « nettoyage ethnique » en Birmanie. Mais Aung San Suu Kyi, dirigeante du pays et Prix Nobel de la paix en 1991, nie les faits. En mars 2017, elle a refusé l’envoi d’une mission indépendante de l’ONU, qui aurait, selon elle, « aggravé les hostilités ».