Au carnaval de Notting Hill à Londres, le 28 août. Cette gigantesque fête est l’une des plus grandes d’Europe. | Tim Ireland / AP

Trente-cinq cas de « faux positif », et une arrestation d’un innocent : c’est le bilan catastrophique d’une expérience de « vidéosurveillance intelligente », menée à la fin d’août durant le carnaval de Notting Hill à Londres, selon une enquête de la télévision nationale Sky News.

Le carnaval de Notting Hill, le plus grand événement populaire de la capitale britannique, attire chaque année environ un million de personnes sur deux jours. Cette année, il était encadré par un dispositif de sécurité exceptionnel, après les attentats de Londres et de Manchester. La police londonienne utilisait notamment un système de caméras capable de reconnaître des visages en les comparant à une base de données, qui devait permettre d’identifier les personnes recherchées par la police.

Les limites de ces systèmes automatisés sont connues depuis longtemps : malgré les progrès de la technologie, ils donnent toujours une grande proportion de « faux positifs » – des personnes identifiées comme suspectes par le logiciel, qui sont en réalité innocentes. C’est précisément ce qui s’est passé durant le carnaval : dans 35 cas, le programme a cru reconnaître une personne recherchée, mais il s’est trompé.

La base de données utilisée par le logiciel était également mal mise à jour : une personne, correctement identifiée par le programme, a été interpellée, avant d’être remise en liberté. Elle avait, en effet, déjà été mise hors de cause dans l’affaire pour laquelle elle était recherchée, mais son visage était resté dans la base de données. Aucune arrestation de personne réellement recherchée n’a été rendue possible par les caméras.

Plusieurs associations britanniques dénoncent l’utilisation de ces systèmes de vidéosurveillance, déjà expérimentés l’an dernier lors du carnaval. Elles estiment que les bases de données biométriques utilisées par ces caméras sont illégales, et que leur utilisation est une violation des droits fondamentaux.