Le régime de Kim Jong-un a procédé, dimanche 3 septembre, à un sixième essai nucléaire. D’après l’agence sud-coréenne de météorologie, cette bombe serait cinq à six fois plus puissante que celle de septembre 2016. Ce dernier essai suit le tir d’un missile balistique intercontinental (ICBM) − le troisième en deux mois − mardi 29 août, et son passage dans le ciel japonais. Le leader nord-coréen Kim Jong-un est apparu à la télévision officielle pour annoncer la nouvelle, et s’est félicité de la « réussite totale » de l’entreprise.

La Corée du Nord est « dangereuse pour les Etats-Unis »

Les réactions dans la communauté internationale sont nombreuses pour condamner cet essai. « La Corée du Nord a conduit un test nucléaire majeur. Leurs mots et leurs actions continuent d’être très hostiles et dangereux pour les Etats-Unis », a écrit Donald Trump sur son compte Twitter.

M. Trump devait réunir dimanche son équipe de sécurité nationale, a annoncé la Maison Blanche. S’exprimant dans une série de trois tweets, le président américain a également dénoncé un « Etat voyou » devenu une « grande menace et un embarras pour la Chine [son principal allié] qui essaie d’aider mais avec peu de succès. »

M. Trump s’en est également pris à la Corée du Sud, pays limitrophe du régime de Pyongyang et allié des Etats-Unis. « La Corée du Sud s’aperçoit, comme je le leur ai dit, que leur discours d’apaisement avec la Corée du Nord ne fonctionnera pas, ils ne comprennent qu’une chose ! », a-t-il déclaré.

Le gouvernement chinois, un des rares alliés du régime nord-coréen, a appelé son voisin à mettre fin à de « mauvaises » initiatives. Pékin a précisé qu’il appliquerait pleinement les sanctions prévues par les résolutions du Conseil de sécurité de l’Onu.

Moscou a pour sa part fait savoir que le Kremlin condamnait l’essai nucléaire « de la manière la plus forte ».

Le premier ministre japonais Shinzo Abe a qualifié d’« absolument inacceptable » le nouvel essai nucléaire de Pyongyang, dont les programmes nucléaire et balistique menacent son pays de manière de plus en plus « grave et urgente ».

Le ministre de la défense japonais Itsunori Onodera a par ailleurs indiqué que son ministère avait envoyé des « avions renifleurs » capables de détecter des retombées radioactives.

Le couple franco-allemand demande un durcissement des sanctions

Dans la matinée, le président Emmanuel Macron a fait savoir par le biais d’un communiqué que la France condamnait les agissements de Pyongyang. Il a appelé les membres du conseil de sécurité de l’ONU à réagir « très rapidement » à cette nouvelle violation par la Corée du Nord du droit international, du régime de non-prolifération nucléaire et des résolutions du Conseil.

Pour Emmanuel Macron, « la communauté internationale doit traiter cette nouvelle provocation avec la plus grande fermeté, afin d’amener la Corée du Nord à reprendre sans condition la voie du dialogue et à procéder au démantèlement complet, vérifiable et irréversible de ses programmes nucléaires et balistiques. »

Le président Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel se sont ensuite entretenus au téléphone, et ont fait savoir qu’ils étaient favorables à un « durcissement » des sanctions de l’Union européenne contre la Corée du Nord après son essai d’une bombe à hydrogène, a indiqué le gouvernement allemand.

Les deux dirigeants allemand et français ont jugé que « la dernière provocation en date du dirigeant à Pyongyang a atteint une nouvelle dimension », selon un communiqué.

Ces sanctions ont été appliquées depuis 2006 pour accompagner les efforts de la communauté internationale visant à faire cesser les essais nucléaires du régime nord-coréen et à respecter les résolutions de l’ONU.

Les sanctions européennes portent principalement sur des gels d’avoirs et des restrictions de déplacements de personnalités proches du régime à Pyongyang. Le dernier train de mesures européennes remonte à seulement quelques semaines, il avait été décidé début août.

Côté ONU, une septième salve de sanctions internationales avait été adoptée elle aussi début août par le Conseil de sécurité, visant à priver la Corée du Nord de recettes cruciales tirées de ses exportations de plomb, de fer, de minerais et de sa pêche.

Dimanche, les Etats-Unis ont indiqué qu’ils vont préparer de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord. « Je vais préparer une série de sanctions, que je vais présenter au président », a déclaré le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, sur la chaîne Fox News, ajoutant : « ceux qui font des affaires avec eux (la Corée du Nord) ne pourront pas faire des affaires avec nous. Nous travaillerons avec nos alliés. Nous travaillerons avec la Chine ».