Le principal opposant gabonais Jean Ping et plusieurs leaders de l’opposition ont été interdits de sortir du territoire en réponse à ce que les autorités qualifient d’appels au « trouble à l’ordre public », a indiqué dimanche 3 septembre à l’AFP le porte-parole du ministère de l’intérieur.

« Cette mesure est consécutive aux propos séditieux de Jean Ping tenus le 18 août quand il appelait au trouble à l’ordre public, à la rébellion et à l’insurrection », a justifié le porte-parole du ministère de l’intérieur, Jean-Eric Nziengui Mangala. M. Ping, qui n’a pas reconnu sa défaite il y a un an face au président Ali Bongo Ondimba, a exhorté le 18 août les Gabonais à « se lever comme un seul homme pour marquer solennellement (son) arrivée au pouvoir ».

Il s’agit d’une « mesure administrative provisoire » concernant « les responsables des partis politiques et personnalités au sein de la Coalition pour la Nouvelle République (CNR) autour de Jean Ping », a encore expliqué dimanche le porte-parole du ministère.

Marches de soutien

La mesure a frappé un allié de Jean Ping, l’ex-premier ministre Casimir Oye Mba. « Je devais voyager pour la France vendredi soir. A l’aéroport, la police me dit que je ne peux pas partir et qu’elle ne fait qu’appliquer les ordres », a-t-il raconté, ajoutant que c’est la troisième fois qu’une telle mesure lui est imposée.

Le 27 août, le professeur Albert Ondo Ossa, ancien candidat à la présidentielle de 2009, a lui aussi été interdit de prendre son vol pour le Cameroun.

« De manière arbitraire et illégale, ce pouvoir a désormais entrepris de séquestrer les opposants à l’intérieur du territoire », a réagi Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi, porte-parole de Jean Ping, contacté par l’AFP.

La CNR de Jean Ping a annoncé la tenue lundi d’un « rassemblement national » dans un collège de la capitale, Libreville.

Le 25 août, des marches de soutien à M. Ping avaient eu lieu dans plusieurs villes du pays, conduisant à plusieurs arrestations et à des dispersions par la police à Libreville et Port-Gentil.