Les Voyages d’Ulysse, RBA/« Le Monde », « Mythologie », 120 p., 9,99 € (en vente dès le 6 septembre).

Après bientôt 3 000 ans de vie mythique, le roi d’Ithaque reste une énigme. Héros de l’Odyssée d’Homère, Ulysse est le témoin, guide et acteur du troisième volume de la collection « Mythologie », publiée par Le Monde, qui suit, dans le sillon de son navire, sa légendaire et immortelle traversée de la Méditerranée.

Loin d’une paisible croisière, ce périple dresse la carte des bonheurs et des dangers que portent en eux des mondes inconnus et flottants, idylliques et menaçants. Dans son voyage initiatique, l’époux de la belle et fidèle Pénélope se dévoile à nos yeux tout en se révélant à lui-même.

S’il se montre belliqueux à Troie, en Asie mineure, il se mue en amoureux transi sur l’île toscane de la magicienne Circé. Excellent meneur d’hommes, Ulysse terrasse en Sicile le cyclope Polyphème, sait résister à l’appel des sirènes sur la côte amalfitaine, mais s’avère incapable de maîtriser pleinement son propre destin, malgré les révélations du sage Tirésias. Car les dieux le chahutent, se jouent de ses attentes.

Poètes et littérateurs après Homère en feront tout autant, de Dante à Camões, de Lope de Vega à James Joyce, mais jamais ils ne révéleront son secret. Pas plus que les peintres Pinturicchio, Rubens, Turner, Chagall, qui lui rendront hommage.

Avec autant d’incertitude, d’aucuns lui prêtent une ascendance divine : ­Hermès, messager de l’Olympe ? Sisyphe ? Qu’importe ! Surpassant ses peurs, nourri de sa curiosité et armé des leçons tirées de ses expériences, il retrouvera le chemin de sa cité pour reconquérir les siens.

Au-delà de ses vertus comme de ses faiblesses, ­en habile archer, Ulysse garde l’œil fixé sur son but et s’inspire des mondes traversés, étranges ou étrangers, pour changer le sien. Homère et ses lointains émules avaient-ils à en dire davantage ?

RBA/« LE MONDE »