Les faux comptes viendraient d’une « ferme à trolls » située à Saint-Petersbourg en Russie. / Regis Duvignau / REUTERS

Une enquête interne de Facebook a révélé mercredi 6 septembre qu’entre juin 2015 et mai 2017, 470 comptes, probablement faux, avaient dépensé environ 100 000 dollars pour acheter des publicités portant sur des sujets sensibles comme le contrôle des armes à feu. Ces comptes viendraient d’une « ferme à trolls » située à Saint-Petersbourg (Russie), connue pour véhiculer des messages favorables au gouvernement russe.

Selon les enquêteurs du réseau social, il s’agirait d’une tentative d’influencer le résultat de l’élection présidentielle américaine. Alex Stamos, le responsable de la sécurité des systèmes d’information du site, a précisé dans un communiqué que les publicités (environ 3 000) ne mentionnaient aucune référence à l’élection ou à un candidat mais que la portée de leur message pouvait être amplifiée grâce au nombre d’utilisateurs de Facebook (170 millions d’utilisateurs quotidiens en Amérique du Nord, près d’un adulte sur deux dit s’informer sur le réseau social aux Etats-Unis).

La somme de 100 000 dollars n’est toutefois pas très spectaculaire comparée au 1,4 milliard de dollars dépensés en publicité digitale pendant les campagnes locales et nationales en 2016 aux Etats-Unis.

Rapport remis aux autorités fédérales

Les résultats du rapport ont été communiqués aux autorités fédérales alors que la possibilité d’une collusion entre membres de l’équipe Donald Trump et les autorités russes font l’objet d’une enquête menée par Robert Mueller.

Les services de renseignement américains ont déjà conclu à l’interférence russe lors de la campagne électorale. « Nous sommes très intéressés par l’utilisation des réseaux sociaux en Russie, à travers des bots et des trolls afin de propager fausses informations et propagande, y compris à travers le recours à la publicité digitale », a commenté Adam Schiff, membre démocrate de la commission du renseignement de la Chambre des représentants.

Facebook a été sévèrement critiqué après l’élection pour avoir laissé de fausses informations circuler sur son réseau. « Nous savons que nous devons rester vigilants pour stopper ceux qui essaient de manipuler notre plateforme », a reconnu Alex Stamos.