Des soldats célèbrent le 69e anniversaire de la fondation, en 1948, de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), appellation officielle de la Corée du Nord. / AP

Le bras de fer entre les Occidentaux et la Corée du Nord se poursuit. A l’heure où les premiers souhaitent un durcissement sans précédent des sanctions internationales dans l’espoir de contraindre Pyongyang à négocier, la Corée du Nord a, de son côté, célébré, samedi 9 septembre, l’anniversaire de la fondation de la nation avec des appels à renforcer son potentiel militaire nucléaire, défiant les menaces de nouvelles sanctions internationales.

Dans un éditorial, le quotidien Rodong Sinmun, organe du parti unique nord-coréen, s’est prononcé en ce sens en se référant à la politique dite « du byungjin », qui consiste à développer simultanément l’économie du pays et son potentiel nucléaire, et à la juche, l’idéologie nationale fondée sur l’autosuffisance et l’indépendance. On peut lire :

« Le secteur de la défense, en harmonie avec la politique du byungjin du parti, doit produire en plus grandes quantités des armes de pointe conformes à la juche. »

Le journal a souhaité qu’il y ait davantage d’« événements miraculeux », comme les deux essais de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) récemment réussis par la Corée du Nord. Ces tests, souligne le quotidien, étaient destinés à dissuader les Etats-Unis de leur intention supposée de « décapiter » la direction nord-coréenne.

« Quel que soit le boucan que feront les Etats-Unis et leurs marionnettes », la Corée du Nord « restera une citadelle éternelle et à toute épreuve », a proclamé l’organe du parti, à l’occasion de l’anniversaire de la fondation en 1948 de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), appellation officielle de la Corée du Nord.

Pas de signe d’un nouvel essai dans la journée

Lors du même anniversaire l’année dernière, le 9 septembre 2016, Pyongyang avait procédé à son cinquième essai nucléaire. Le régime nord-coréen a mené son sixième essai nucléaire il y a une semaine. Il a déclaré qu’il s’agissait d’une bombe à hydrogène ou bombe H miniaturisée et apte à être placée sur un ICBM. En juillet, il a aussi effectué deux tirs d’ICBM.

Ces activités nucléaires et balistiques contreviennent aux résolutions de l’ONU, qui a infligé sept trains de sanctions à Pyongyang.

Le ministère sud-coréen de la défense a déclaré samedi qu’il n’y avait pas de signe que la Corée du Nord prépare un essai nucléaire ou un lancement de missile dans la journée. « L’armée [sud-coréenne] maintient sa posture de défense maximale et surveille de près le Nord. Mais il n’y a rien qui sorte de l’ordinaire » samedi, a fait savoir un porte-parole du ministère.

Depuis le sixième essai nucléaire nord-coréen, les Etats-Unis réclament de nouvelles sanctions contre Pyongyang. Ils veulent que le Conseil de sécurité vote sur cette question lundi, malgré l’opposition de la Chine et de la Russie sur un premier texte.

Lors d’une réunion d’experts des 15 membres du Conseil, la Russie et la Chine se sont opposées vendredi à l’ensemble des mesures voulues par les Etats-Unis, sauf sur le textile, selon des sources diplomatiques.

Comment la Corée du Nord est devenue une menace
Durée : 06:28