L’automobile mondiale a rendez-vous, à partir de mardi 12 septembre, pour la 67e édition du Salon international de Francfort. S’il est un secteur qui incarne l’excellence industrielle allemande et la puissance allemande à l’export, c’est bien l’automobile. Et même si, ces deux dernières années, certains de ses principaux acteurs (Volkswagen notamment) ont été au cœur du scandale du « Dieselgate » (utilisation d’un logiciel trompeur pour les mesures des émissions polluantes), l’automobile allemande continue de bien se porter. La question se pose néanmoins de sa capacité à s’adapter aux nouveaux enjeux environnementaux.

Ce sujet de la voiture plus propre et de la lutte contre la pollution s’est d’ailleurs invité dans la campagne pour les élections législatives du 24 septembre, alors que plusieurs villes envisagent de restreindre, voire d’interdire, la circulation des véhicules diesel. La chancelière Angela Merkel, qui inaugurera le Salon de Francfort jeudi 14 septembre, a dû prendre position sur ce sujet. A ce stade, elle n’entend pas prendre des mesures drastiques, qui pourraient déplaire aux automobilistes et être jugées trop contraignantes par un secteur qu’elle a toujours défendu. Et qui pèse lourd dans l’économie allemande, ainsi que le montre ce petit tour d’horizon en dix chiffres.

13 %

C’est le poids de l’industrie automobile dans la richesse nationale (le PIB) de l’Allemagne. Le chiffre d’affaires (ventes) de cette industrie était de 407 milliards d’euros en 2016, selon l’Office fédéral des statistiques (Destatis). A elle seule, elle représente quelque 20 % du total des revenus de l’industrie allemande, selon le panorama de l’industrie automobile allemande réalisé par l’agence fédérale de développement économique GTAI (Germany trade & invest).

828 000

C’est le nombre de personnes qui étaient employées dans l’industrie automobile en Allemagne en 2016, soit 14 % du nombre total de salariés dans le secteur industriel.

18 %

C’est la part, en 2015, des exportations de voitures et de camions dans le total des exportations allemandes, selon Destatis. Cela représentait 203 milliards d’euros à cette date. Le secteur automobile est donc une clef du modèle exportateur allemand.

80 %

C’est la part de la production des industriels allemands de l’automobile qui est destinée à l’exportation. Les principaux acheteurs de véhicules allemands se situaient en 2015, par ordre d’importance, aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en Chine.

30 %

C’est le pourcentage de voitures fabriquées en Europe qui sortent d’usines installées en Allemagne, selon le panorama de l’industrie automobile allemande, réalisé par GTAI (Germany trade & invest).

5,7 millions

C’est le nombre d’automobiles produites dans les usines allemandes en 2015, ce qui place le pays devant l’Espagne (2,2 millions), la France et le Royaume-Uni (1,6 million chacun). Le premier constructeur allemand est le groupe Volkswagen (Volkswagen, Audi, Skoda, Seat, Porsche…), suivi par le groupe BMW (BMW et Mini) et par Daimler (Mercedes, Smart).

15 millions

C’est environ le nombre de véhicules (voitures, camions, etc.) produits par les industriels automobiles allemands dans le monde en 2015 – soit plus de 19 % de la production mondiale –, selon GTAI.

3,35 millions

C’est le nombre de véhicules neufs immatriculés en 2016 sur le marché allemand, ce qui fait de celui-ci le premier débouché du secteur en Europe, devant le marché du Royaume-Uni (2,69 millions d’unités) et celui de la France (2,015 millions), selon l’Association des constructeurs automobiles européens (ACEA).

54,6 %

C’est la part des voitures allemandes dans le total des immatriculations de voitures neuves en Allemagne en 2016, selon le bureau fédéral des véhicules à moteur (Kraftfahrt-Bundesamt). Le groupe Volkswagen domine avec 19,6 % de part de marché, suivi de Mercedes (9,3 %) et Audi (8,6 %).

Parmi les constructeurs étrangers, les Japonais sont les premiers (9,4 % de part de marché), suivis des groupes français (8,5 %, dont Renault 3,7 %), de l’Américain Ford (7,2 %), du constructeur tchèque Skoda (5,6 %), des groupes coréens Hundai et Kia (5 %) et des groupes italiens Fiat et Alfa Romeo (2,4 %).

Le reste du marché se partage entre de petits constructeurs, notamment de sport et de luxe. BMW vient en quatrième position (7,8 %) suivi d’Opel (7,3 %).

45,8 %

C’est la part du diesel dans les ventes de véhicules neufs en Allemagne en 2016, selon les chiffres de l’ACEA (Association des constructeurs automobiles européens). A titre de comparaison, la proportion est de 52,1 % en France. Le chiffre baisse depuis 2011 (47,1 %) comme d’ailleurs en France (72,4 % cette année-là).