Emmanuel Macron assume « totalement » ses propos sur les « fainéants » opposés à sa politique de réformes, une nouvelle sortie polémique qui a fait réagir à gauche. Vendredi 8 septembre à Athènes, il avait déclaré ne rien vouloir céder « ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes » qui s’opposeraient à ses réformes.

« Mon discours était très clair », s’est défendu lundi 11 septembre à Toulouse le président en précisant qu’avec ce mot « fainéants », il visait « toutes celles et ceux qui pensent qu’on ne doit pas bouger en Europe et en France ». « Les gens ont tort de déformer pour créer de fausses polémiques », a-t-il protesté.

Pour le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, M. Macron visait « ceux qui n’ont pas eu le courage de faire les réformes nécessaires » pendant les « trente dernières années » : François Hollande, dont M. Macron a été le conseiller puis le ministre, Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac.

« Un dérapage permanent »

Mais les critiques sont nombreuses à la veille de la première journée d’action syndicale contre les ordonnances réformant le droit du travail. Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, s’est dit « scandalisé ».

Sur son blog, Jean-Luc Mélenchon (LFI) a dénoncé une « une bordée d’injures contre le peuple français », y voyant une manière pour le président de la République de s’en prendre au « modèle français » et d’adresser des « messages de connivence » à la « caste européenne ».

« Emmanuel Macron est dans un dérapage permanent, ce n’est pas la première fois qu’il insulte les Français depuis l’étranger », a renchéri le député LFI Adrien Quatennens.

« Qui qu’il ait visé, il y a forcément une part de mépris et ce n’est pas nouveau chez Emmanuel Macron », a jugé Olivier Faure (PS), tandis que l’ancien candidat à la présidentielle Benoît Hamon l’a qualifié de président « immature ».

Cette sortie s’ajoute à la liste déjà fournie des déclarations polémiques d’Emmanuel Macron. Ministre de l’économie, il avait évoqué les salariées « illettrées » de l’abattoir breton Gad, puis conseillé à un opposant d’« aller travailler » pour « se payer un costard ». Depuis son élection, il avait déclenché un tollé avec un « trait d’humour malheureux », dixit son entourage, sur les Comoriens, et disserté sur les gares, ces lieux « où on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien ».