Emmanuel Macron a présenté, lundi 11 septembre, lors d’une visite à Toulouse, les grands axes de sa réforme du logement, avec la création de 50 000 places remplaçant les nuitées d’hôtel pour les plus précaires ainsi qu’une « libération » de la construction par une « réduction » des normes environnementales et sociales.

Le président de la République s’est offert un long bain de foule, sur la place du Capitole, où s’étaient rassemblées plusieurs milliers de personnes, passant plus de trois quarts d’heure à serrer des mains, a constaté une journaliste de l’AFP. A quelques centaines de mètres de là, entre 300 à 400 personnes, selon la préfecture, 2 000 personnes, selon la CGT, ont manifesté contre sa politique du logement.

  • Logements d’urgence et « très sociaux »

Premier volet, a annoncé le chef de l’Etat : la création de 50 000 places supplémentaires pérennes pour les plus précaires, dont 10 000 dans des pensions de famille et 40 000 dans le parc locatif. Elles doivent remplacer des nuitées d’hôtels, qu’il juge inadaptées et « très coûteuses ».

Ce volet, baptisé « Logement d’abord » et destiné aux personnes en grande précarité, fera l’objet d’une « mise en œuvre accélérée dans quinze territoires volontaires dont Toulouse », a expliqué le président.

Les 40 000 places dans le parc locatif comporteront des mécanismes d’« intermédiation locative » où des plates-formes intermédiaires assumeront le risque locatif. Ce qui permettra de proposer à ces personnes des logements « beaucoup mois chers, en ville », a-t-il dit.

Le second axe du plan est d’accroître la construction de logement neufs dans le parc social en portant à 40 000 par an dès 2018 et « sur tout le quinquennat » la construction de logements « très sociaux ».

M. Macron a aussi souhaité « faire tourner davantage le parc social en faisant rentrer beaucoup plus de monde et activer une politique de baisse des prix » des logements sociaux.

  • Relancer la construction dans le parc locatif privé

Troisième volet, le président veut « libérer » la construction dans le parc locatif privé grâce à « une réduction des exigences des normes environnementales et sociales » pour obtenir « une production massive » de logements neufs en quelques années.

Dans le parc libre, « il faut construire davantage » car « on a besoin de plus de logements », a-t-il poursuivi. « Notre pays en construit trop peu car notre système est bloqué par la surréglementation », a-t-il estimé. Il faut « diminuer cette réglementation pour la rendre plus pragmatique, y compris sur des normes qui relèvent de très bons sentiments, quelques fois environnemental et social ».

« Nous mettrons en place un vrai choc d’offre qui permettra sur des territoires donnés, où le prix du logement s’est envolé, sur un temps donné, une politique de libération du foncier public et privé, une politique de réduction des exigences des normes, de réduction des délais de recours, qui coûtent très cher, pour pouvoir produire massivement en quelques années. »

« Vous en entendrez parler, il y aura énormément de [gens] qui s’élèveront contre ça, tous ceux qui ont dit [que] ces normes [sont] sur tout le territoire pour tout le monde », a déclaré le chef de l’Etat. « On me dira que je ne respecte pas l’environnement, ou parfois le handicap, parfois ceci ou cela. Mais il faut du pragmatisme », car « c’est essentiel pour résoudre le problème du logement », a-t-il conclu.

« On peut créer tout le logement social de la Terre [mais] dans toutes les zones où le prix a monté on ne sort pas du logement social. C’est pour cela qu’il faut pouvoir construire plus dans le [parc locatif] libre. »