« Knack II », la même chose, mais à deux. / Sony

Lourde tâche que celle du premier Knack : sorti en même temps que la PlayStation 4, imaginé par le même esprit (Mark Cerny, développeur de jeux et architecte de la dernière console de Sony), son sympathique héros accompagné du jeune adolescent Lucas s’était vu propulser ambassadeur de la nouvelle machine à son lancement.

Trop d’attente, trop de pression : Knack, jeu d’action et de plate-forme joli mais sans génie, s’est à juste titre fait éreinter par la critique. Quelques jours après, personne n’en parlait déjà plus. Comme si tout cela n’avait été qu’un rêve furtif. Ou en tout cas, une anecdote.

La tâche qui échoit à Knack II, sorti le 6 septembre sur PlayStation 4, n’est donc pas beaucoup moins encombrante que celle de son aîné, puisqu’il s’agit d’en redorer le blason… et sans doute d’amortir les investissements consentis par Sony.

Prendre des petits bouts de trucs

Dans Knack II, le (ou les) joueur(s) incarne(nt) un monstre gentil, mais pas évident à décrire. Ici, pas d’écailles ni de poils, pas de crocs ou de pouvoir magique : Knack est une grosse machine intelligente, assemblage de petits bouts de trucs maintenus ensemble sans qu’on ne sache très bien comment.

C’est d’ailleurs ce qui rend Knack si spécial : en agrégeant des matériaux trouvés sur sa route, il prend de la masse et de la hauteur, atteignant bientôt les quatre mètres, alors qu’à l’inverse, chaque coup encaissé le rapproche dangereusement du niveau du sol.

A son plus bas, ou quand le joueur presse la touche R1 de sa manette, l’imposant Knack ne fait plus que la taille d’un petit enfant, d’une mascotte aussi inoffensive que fragile, mais capable en contrepartie d’emprunter des passages étroits ou de grimper sur de petits rebords.

Knack 2 - PS4 Trailer | E3 2017
Durée : 01:19

Une bonne idée… malheureusement sous-exploitée. Car dans les faits, à l’exception de quelques passages obligés où il faut jouer avec la taille de Knack le temps d’une courte séquence d’escalade ou de spéléologie, l’unique intérêt du dispositif est d’aller dénicher quelques objets bonus dispensables.

Comme son univers, Knack II est en effet un jeu générique au possible, qui se traverse sans surprise ni déplaisir, une ligne droite rythmée seulement par quelques épreuves de plate-forme basiques n’éveillant qu’un très relatif sursaut d’intérêt. Car Knack II est avant tout, et à vrai dire presque exclusivement, un jeu de combat. Une succession d’arènes pleines d’ennemis à envoyer ad patres à l’aide d’une palette de coups plutôt plus techniques qu’ils n’y paraissent.

Retour en enfance

Aussi générique que méritant, oubliable qu’agréable, Knack II évoque en réalité un jeu d’action « à l’ancienne », tels qu’il en sortait au kilomètre sur PlayStation 2, et, parfois, chez les développeurs de la génération PlayStation 3 au budget un peu serré. Ces jeux d’action qui n’avaient pas grand-chose d’autre à proposer que de se débarrasser de vagues d’ennemis sans trop réfléchir, en pressant les boutons juste assez vigoureusement pour ne pas trop s’ennuyer.

Davantage qu’un jeu, c’est une sorte de dessin-animé du mercredi après-midi en version interactive, qui donne envie de prendre un goûter et de finir ses devoirs pour s’y remettre.

Pas besoin d’être grand clerc pour comprendre que le véritable héros de Knack II, ce n’est d’ailleurs pas la montagne de muscles éponyme, mais Lucas, son jeune et inséparable ami. Naïf, enthousiaste, il assiste bouche bée aux exploits de Knack, se tenant à une distance raisonnable du danger, tout en vouant une admiration sans borne à la sympathique machine.

On peut faire les blasés, trouver que Knack II sent le réchauffé, avoir l’impression d’y avoir déjà joué il y a quinze ans : le fait est que le public visé par Sony, ce sont tous les petits Lucas du monde.

Il semblerait qu’il faille, à chaque génération de console, un jeu-prétexte pour permettre à de jeunes joueurs de faire leurs premières armes, et à leurs grands frères ou à leur maman de les accompagner… ou juste de s’offrir un plaisir coupable. Ce jeu, en 2017, c’est Knack II.

L’avis de Pixels

On a aimé :

  • Jouable à deux
  • Pas déplaisant à traverser
  • Pas désagréable à regarder

On a moins aimé :

  • Pas du tout original
  • Au final assez peu exaltant

C’est plutôt pour vous si :

  • Vous êtes un jeune joueur
  • Si vous êtes un vieux routard équipé d’une progéniture
  • Vous cherchez simplement un jeu plus relaxant que Crusader Kings II

Ça n’est plutôt pas pour vous si :

  • Vous avez eu une PlayStation 2 à l’époque et vous avez déjà joué dix fois à ce genre de jeux

La note de Pixels :

100 francs chez Score Games