« Nous avons assisté à une mobilisation qui était au niveau des points hauts de celles contre la loi El Khomri », s’est réjoui Jean-Luc Mélenchon, mercredi 13 septembre, lors d’un point presse à l’Assemblée nationale, à la suite du défilé contre la réforme par ordonnances du droit du travail, qui a réuni, la veille, plusieurs dizaines de milliers de manifestants – 500 000 dans tout le pays, 60 000 à Paris, selon les organisateurs ; 223 000 en France et 24 000 dans la capitale, selon le ministère de l’intérieur.

Pour le chef de file de La France insoumise (LFI), cette manifestation n’est qu’« une première étape », avant une nouvelle journée de mobilisation déjà prévue par la CGT, le 21 septembre, à la veille de la présentation du projet de loi en conseil des ministres et deux jours avant celle de LFI. Jugeant « ces vagues successives utiles à la construction d’un rapport de forces », M. Mélenchon a affirmé que son objectif était d’« élargir » le front d’opposition au projet de loi réformant le droit du travail.

« Nous voulons faire reculer le gouvernement et ne sommes pas dans une logique du baroud d’honneur », a-t-il lancé, entouré de plusieurs députés de son groupe parlementaire, tels Adrien Quatennens (Nord) et Eric Coquerel (Seine-Saint-Denis).

Fidèle à sa rhétorique, il a dépeint Emmanuel Macron en libéral, accusant le chef de l’Etat d’être « Thatcher et Tony Blair en une seule personne » et de mettre en œuvre une politique de « choc frontal avec l’ordre public social du pays ». « Le niveau de mobilisation est bon », s’est encore félicité M. Mélenchon, avant de conclure : « Il y a une température morale dans le pays qui donne l’impression que l’élection présidentielle n’a rien tranché. »

Celui qui se pose en premier opposant de l’exécutif s’est également – à nouveau – dit la cible d’un « déchaînement médiacratique » de la part de la presse et du pouvoir, qui le présenteraient comme « un ogre ».

« Irma : évaluer la nature des décisions prises »

Enfin, concernant la catastrophe d’Irma, M. Mélenchon a précisé ce qui l’a poussé à réclamer dimanche une commission d’enquête parlementaire pour établir le niveau de préparation des pouvoirs publics sur les îles de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy. « Cette commission d’enquête n’a pas pour objectif d’être une sorte de tribunal populaire mais plutôt d’évaluer la nature des décisions qui ont été prises » et « savoir comment se préparer à de tels événements à l’avenir », a-t-il expliqué.

Sans oublier de saluer l’envoi de matériel « en quantité » de la part de « la République bolivarienne du Venezuela » dirigée par le régime autoritaire du président Nicolas Maduro – et de Cuba.