L’armée russe assure que l’opération « Zapad 2017 » prévue ce mois de septembre ne représente une menace pour personne (ici, la fête des parachutistes à Moscou, le 2 août dernier). / Alexander Zemlianichenko / AP

Il règne un parfum de guerre froide sur « le passage de Suwalki ». Du 14 au 20 septembre, Russes et Biélorusses doivent y mener de grandes manœuvres dans le cadre de l’opération « Zapad 2017 » (« Ouest ») : 12 700 soldats seront déployés sur dix sites en Russie et en Biélorussie. Situé à la frontière entre la Pologne et la Lituanie, le passage de Suwalki relie l’enclave russe de Kaliningrad à la Biélorussie, alliée de Moscou. Un lieu stratégique considéré comme le talon d’Achille de l’OTAN : une invasion russe isolerait les pays Baltes de l’Alliance atlantique.

Fin 2016-début 2017, le photojournaliste Timothy Fadek a passé plusieurs semaines dans cette région, assistant notamment à des exercices menés par des soldats américains dans le cadre de l’OTAN. « Les militaires reconnaissent que malgré leur présence dissuasive, si la Russie voulait envahir la zone, elle pourrait le faire en quelques jours », explique-t-il.

Né d’un père polonais, l’Américain est particulièrement attiré par tout ce qui affecte ce pays. Il a pu ressentir l’impact des tensions géopolitiques sur les habitants de cette région. « Les Polonais sont inquiets que la Russie leur coupe les vivres. Beaucoup n’aiment pas les Russes de façon générale. Ni les Allemands. Ils ne font confiance qu’aux Américains. » Timothy Fadek est aujourd’hui en attente d’une accréditation pour pouvoir suivre l’opération « Zapad 2017 ». Des manœuvres aux portes de l’Europe que l’OTAN « suivra très attentivement », a déclaré son secrétaire général, le Norvégien Jens Stoltenberg.