Fabienne Kabou, accusée d’avoir assassiné sa fillette en l’abandonnant à marée montante sur une plage de Berck (Pas-de-Calais) en 2013, a été condamnée vendredi 15 septembre à quinze ans de réclusion criminelle par la cour d’appel du Nord, à Douai.

La peine prononcée par la cour, qui a retenu l’altération du discernement, a été assortie d’un suivi sociojudiciaire de huit ans avec injonction de soins. En première instance, Fabienne Kabou avait été condamnée à vingt ans. Jeudi, en appel, l’avocate générale avait requis dix-huit ans de réclusion criminelle.

Selon ses aveux, Fabienne Kabou, 40 ans, s’était rendue le 19 novembre 2013 de son domicile de Saint-Mandé, en région parisienne, à Berck, dans le but de noyer la petite Adélaïde – qui n’aura pas eu d’existence légale, faute d’avoir été inscrite à l’état civil.

La responsabilité pénale de l’accusée au centre du procès

La responsabilité pénale de l’accusée, une personnalité jugée par tous comme « très intelligente » mais aussi « déroutante », a été, comme en première instance, au centre de ce nouveau procès qui a débuté vendredi dernier. Les experts se sont succédé à la barre pour tenter d’éclairer la cour sur sa personnalité.

Si tous ont retenu l’altération du discernement au moment des faits, des psychiatres ont estimé que Fabienne Kabou était « malade mentale », alors que des psychologues ont affirmé qu’il n’y avait chez elle qu’une « structure névrotique ».

Pour la défense, Fabienne Kabou est bien « malade » : « Juger, c’est comprendre, elle est malade. Trois psychiatres l’ont dit, ils la mettent sur le fil du rasoir de l’abolition du discernement », a ainsi lancé lors de sa plaidoirie Me Frank Berton aux jurés.

Pour tenter d’expliquer son geste, Fabienne Kabou, qui encourait la réclusion criminelle à perpétuité, a affirmé devant la cour avoir été « guidée » par une « énergie malveillante ». « Quelque chose, ou quelqu’un, a agi en moi pour assassiner ma fille. Un peu comme si quelqu’un avait commandité sa mort, par mes mains », a-t-elle expliqué le premier jour. La sorcellerie ? Des explications « de pure opportunité », a balayé l’avocate générale, Pascale Girardon.