Plusieurs centaines de policiers et leurs compagnes ont manifesté, samedi 16 septembre à Paris et dans plusieurs grandes villes, pour exprimer leur « colère » sur leurs conditions de travail, près d’un an après le déclenchement d’une mobilisation inédite dans la police.

Femmes de policiers en tête du cortège, environ 200 personnes défilaient en début d’après-midi dans la capitale, dans le quartier des Invalides, derrière une banderole « Citoyens ! désavouée votre police se meurt ». Un mannequin représentant un policier était dressé sur une voiture, une cible placée dans le dos, et des manifestants scandaient des slogans comme « Assez, assez de policiers brûlés ! ».

Née après l’attaque aux cocktails Molotov de policiers gravement blessés le 8 octobre 2016 à Viry-Châtillon (Essonne), la fronde parmi les policiers avait duré plusieurs semaines, avec des manifestations la nuit à travers la France. Organisée grâce aux réseaux sociaux et sans les syndicats, elle était inédite par son ampleur. Il s’agit d’alerter sur « nos conditions de travail avec des véhicules hors d’âge, des lourdeurs procédurales… », a expliqué Tom, vice-président de l’Union nationale des policiers indépendants (UPNI), l’une des trois associations qui ont appelé à manifester.

« On ira jusqu’au bout »

L’UPNI compte envoyer la semaine prochaine au ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, un « magazine » compilant des photos réunies dans le cadre d’un concours lancé cet été pour dénoncer la vétusté de leurs équipements. « Le commissariat de Coulommiers [Seine-et-Marne] a “gagné” », a fait savoir le vice-président de l’UPNI.

D’autres mobilisations ont eu lieu en France, comme à Strasbourg et Lyon. A Marseille, une soixantaine de personnes, des policiers et leurs femmes, se sont rassemblées vers 13 heures. « Tout le monde ne déteste pas les forces de l’ordre. Nous on les aime, et on ira jusqu’au bout », déclarait Isabelle, femme de policier marseillais et porte-parole régionale de la fédération Femmes de forces de l’ordre en colère.

Face à la mouvement social de l’automne 2016, le gouvernement précédent avait débloqué 250 millions d’euros pour améliorer l’équipement des policiers, et fait voter une loi assouplissant les règles de la légitime défense.