Deux touristes américaines de 20 ans ont été grièvement blessées dimanche 17 septembre à Marseille, notamment au visage, par des jets d’acide chlorhydrique lancé par une Marseillaise de 41 ans, présentée par la justice comme « une femme ayant un profil psychiatrique ». Deux autres touristes américaines, qui voyageaient avec les victimes et s’apprêtaient à se rendre à Paris, ont, elles, été hospitalisées en « état de choc », et prises en charge par une cellule d’aide psychologique.

L’agression s’est déroulée autour de onze heures, dimanche, sur le square Narvik, dans le 1er arrondissement de Marseille. Plusieurs personnes patientaient sur cette place qui jouxte la gare Saint-Charles, principal site ferroviaire de la ville, en attendant leur heure de départ. L’assaillante, qui n’a pas tenté de s’enfuir, a été immédiatement arrêtée par les forces de l’ordre, déployées quotidiennement sur ce site sensible. Elle a été placée en garde à vue.

Dans un contexte marqué par la récurrence des attaques terroristes ces dernières semaines en Europe, l’agression a suscité une forte réaction des médias américains. « Il n’y a aucun lien possible avec une attaque terroriste » assurait dimanche soir la préfecture de police de Marseille qui mettait en avant les « antécédents de troubles psychiatriques » de la quadragénaire arrêtée.

« Elle a jeté de l’acide sur tous les gens autour d’elle »

Selon le procureur de Marseille, Xavier Tarabeux, les touristes américaines visées ne l’ont pas été en raison de leur nationalité. « L’assaillante ignorait la nationalité des personnes qu’elle a attaquées. Elle a jeté de l’acide sur tous les gens qui étaient autour d’elle à ce moment-là, a affirmé M. Tarabeux au Monde. Dans ses premières déclarations en audition, elle n’a pas donné d’explication à son geste, mais a reconnu avoir “pété les plombs” ». Selon la justice, cette femme de 41 ans possède également des antécédents judiciaires dans des affaires de vol et de vol aggravé.

À Marseille, l’attaque de dimanche fait écho aux événements du 21 août dernier, jour où la ville avait également craint une attaque terroriste. Ce jour-là, moins d’une semaine après les attentats de Barcelone et de Cambrils en Catalogne, un homme avait foncé au volant d’un fourgon volé sur deux abribus dans les quartiers est de la ville, tuant une mère de famille et blessant une autre femme. Le déploiement d’un très important dispositif policier avait permis d’appréhender peu après cet homme de 35 ans sur le Vieux-Port de Marseille. Ayant effectué plusieurs séjours en hôpital psychiatrique et en proie à un « processus psychotique » selon la justice, il a été mis en examen pour « assassinat » et « tentative d’assassinat », et placé en détention provisoire quelques jours plus tard.