Oui, la France s’est qualifiée pour la finale de la Coupe Davis.

Oui, Lewis Hamilton a profité du crash de Vettel pour remporter le Grand Prix de Singapour.

Mais il s’est passé autre chose ce week-end dans le monde du sport. Et vous êtes sans doute passé à côté.

Les trois leçons du week-end

  • Deux grands Tours, ça laisse quelques traces.

Vainqueur du Tour de France et du Tour d’Espagne, Chris Froome s’est affiché nu comme un ver dans le Sunday Times. L’occasion d’admirer le beau bronzage cycliste provoqué par six semaines sur les routes des grands Tours et les quelques séquelles d’une chute sur la Vuelta.

L’occasion également de lire le grand entretien que le Britannique a accordé à Matt Dickinson sur le thème du corps. Où l’on apprend, par exemple, que Chris Froome trouve les proportions du corps des cyclistes « ridicules » : « C’est ce qu’il faut pour réussir, mais j’ai hâte de pouvoir aller à la salle de sport quand je serai retraité, travailler mes biceps et mes épaules pour équilibrer un peu tout ça. »

Le quadruple vainqueur du Tour de France explique également que lors d’une grosse étape de montagne, il brûle « entre 5 500 et 6 000 calories », et qu’il termine ce genre de journée plus léger de trois kilos, malgré les cinq à six litres de liquide ingérés. Le Britannique prendra le départ du contre-la-montre des championnats du monde en individuel le 20 septembre, après avoir terminé troisième de l’épreuve par équipe avec la Sky ce dimanche.

La posture de Christopher Froome, nu sur son vélo rouge, côtes et veines saillantes et sourire crispé permet aussi une belle comparaison de morphologie avec un spécialiste en matière de nudisme vélocipédique : l’ancien sprinteur Mario Cipollini. A 50 ans, le champion du monde 2002 est toujours en grande forme, comme le montre cette photo, tout en muscles, postée cet été.

  • La juge Byrd est la star du combat de l’année

C’était censé être « le vrai combat de l’année », celui attendu par tous les puristes qui ont regardé d’un œil un peu dédaigneux le grand barnum du combat entre Mayweather et McGregor, le 26 août. Dans la nuit de samedi à dimanche, les poids moyens Gennady Golovkin et Canelo Alvarez se sont affrontés à Las Vegas, devant 22 000 spectateurs. Un véritable choc entre un Golovkin invaincu en 37 rencontres (33 K.-O.) et Canelo Alvarez, que seul Mayweather a réussi à battre en 51 combats.

Sauf que ce combat, pourtant dominé par le Kazakh Golovkin, s’est soldé par un nul un peu surprenant. C’est la conséquence de la décision d’une des trois juges, Adalaïde Byrd, qui a donné Alvarez vainqueur 118-110, alors que ses deux collègues étaient plus mesurés, l’un donnant Golovkin gagnant 115-113, l’autre choisissant le nul 114-114.

Une décision très controversée qui a provoqué la colère des amateurs de boxe et de l’entraîneur de Golovkin : « Ce n’est pas la première fois que cela se passe avec elle. Il est impossible qu’Alvarez puisse avoir gagné le combat. » Le coach a demandé à la commission sportive du Nevada d’enquêter sur la juge Byrd.

La plupart des observateurs ne voient vraiment pas comment la juge a pu donner Alvarez, certes mieux en jambes en fin de combat, vainqueur de dix rounds sur douze lors de ce combat. Les deux combattants ont d’ores et déjà ouvert la porte à la possibilité d’une revanche, qui pourrait permettre de départager deux des meilleurs boxeurs du monde. Et remplir un peu plus leurs comptes : Alvarez a déjà touché 20 millions de dollars pour ce combat, Golovkin quinze.

  • Sasha Djordjevic connaît le chemin des finales

L’homme est plutôt un spécialiste. Entraîneur de l’équipe de basket de la Serbie, Aleksandar Djordjevic, dit « Sasha », a connu dimanche soir sa huitième finale internationale. Meneur de génie de la Yougoslavie dans les années 1990, Djordjevic était l’un des leaders de l’équipe qui a dominé l’Europe avec trois titres européens en 1991, 1995 et 1997. Sur la scène mondiale, il a également remporté la Coupe du monde en 1998 et une médaille d’argent aux Jeux olympiques 1996.

Devenu entraîneur, Djordjevic est arrivé à la fin de 2013 au secours d’une sélection serbe moins performante depuis l’indépendante du Monténégro (une seule médaille européenne entre 2007 et 2013). Et très vite, il a su tirer profit du formidable vivier de joueur dont dispose ce pays où le basket est roi : les Serbes ont disputé la finale de la Coupe du monde 2014 et celle des Jeux olympiques 2016, toutes deux perdues face aux Etats-Unis. Arrivé à cet Eurobasket 2017 avec une équipe décimée par les forfaits de plusieurs joueurs majeurs (Teodosic, Raduljica, Jokic), le sélectionneur a encore une fois réussi à amener son équipe en finale, face à de surprenants Slovènes.

Mais si Djordjevic est un spécialiste ès finales, il n’a jusqu’à présent pas remporté le moindre titre en tant qu’entraîneur de la Serbie. En finale de l’Euro, les Serbes se sont fait submerger par les Slovènes 93-85, menés par un Goran Dragic intenable (35 points). Dépassés mais plus expérimentés, les joueurs de Djordjevic ont serré la vis en défense en seconde période mais n’ont pas pu renverser la vapeur. C’est un autre entraîneur serbe qui remporte le titre européen, Igor Kokoskov, aux manettes de la Slovénie depuis janvier 2016.

L’homme du week-end

Samir Ait Said

6 août 2016, Jeux olympiques de Rio. Le gymnaste français s’élance sur le cheval-d’arçons mais manque sa réception : double fracture tibia-péroné, des images qui font le tour du monde et une saison terminée. Un an plus tard, Samir Aït Saïd a fait son retour à la compétition, après une longue rééducation. Retour gagnant, puisque ce spécialiste des anneaux a réalisé lors de la manche française de la Coupe du monde les minima nécessaires pour participer aux championnats du monde de Montréal, au début d’octobre.

Pendant sa rééducation, Samir Aït Saïd a terminé ses études de kiné, avant de se tourner pleinement vers son objectif : les Jeux olympiques de Tokyo, en 2020. A Bercy ce week-end, le gymnaste de 27 ans, champion d’Europe en 2013, avait besoin d’une note de 14,900 points pour réaliser les minima, atteints dès les qualifications. Dans un entretien à L’Equipe Magazine, Samir Aït Saïd était revenu sur sa spectaculaire blessure et la notoriété qu’elle lui a apportée : « Je n’ai pas fait les choses à moitié, ma jambe, elle pendait… Tu m’étonnes que ça choque, tu m’étonnes qu’on se souvienne de moi ! Maintenant, il faut aller de l’avant. »

Le chiffre qui en dit long : 0

Comme le nombre de point du RC Lens en Ligue 2 après sept journées. C’est la première fois depuis la mise en place de la Ligue 2 à poule unique en 1993 qu’un club perd ses sept premiers matchs. Après avoir frôlé la montée en Ligue 1 la saison dernière, les Nordistes sont au fond du trou en ce début de saison. Les dirigeants ont déjà renvoyé l’entraîneur Alain Casanova, remplacé après quatre journées par Eric Sikora.

L’ancien défenseur, figure historique du club, n’a, pour l’instant, pas redressé la barre. L’ambiance est de plus en plus pesante autour du club et les supporters ont une nouvelle fois montré leur mécontentement. Après un envahissement de terrain lors du match contre Brest, les fans lensois ont perturbé un entraînement ce dimanche.

Prenant les joueurs à part pour une remontrance, ils leur ont notamment déclaré, d’après La Voix du Nord : « Vous voir vous afficher dans les bars à chicha, vous croiser en boîte de nuit à boire de l’alcool après les défaites, vous voir manger des tacos dans les restos, alors qu’on est derniers, ce n’est plus possible. »

Les wikis du week-end

Niveau : facile

Breton pur jus, j’ai rejoint ma terre natale à l’été 2016. Formé chez l’ennemi rennais, j’ai offert le but de la victoire à mon équipe à la 93e minute face à Lille.

Niveau : difficile

Joueur croate formé à Split, j’ai passé une bonne partie de ma carrière en Ukraine avant de débarquer en Italie. Prêté au Milan AC, j’ai inscrit les deux buts de mon équipe, qui s’est imposée ce week-end contre Udinese.