Quatre chasseurs furtifs et deux bombardiers américains ont survolé, lundi 18 septembre, la péninsule coréenne dans une démonstration de force après les derniers essais nucléaire et balistique nord-coréens, a annoncé le ministère de la défense sud-coréen. Il s’agit des premiers vols américains dans cette zone depuis que Pyongyang a réalisé le 3 septembre son sixième essai nucléaire et envoyé un missile balistique au-dessus du Japon vendredi. Un acte de défi quelques jours après l’adoption par le Conseil de sécurité d’un huitième train de sanctions contre le pays.

La veille, l’administration de Donald Trump a martelé qu’elle profiterait de l’Assemblée générale des Nations unies qui s’ouvre lundi pour exiger la pleine application des sanctions internationales contre la Corée du Nord, menaçant celle-ci de « destruction » si elle continuait de provoquer Washington et ses alliés.

« L’enjeu crucial va être de faire appliquer les sanctions par tous les pays, afin qu’ils fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour résoudre ce problème, sans aller jusqu’au conflit militaire », a expliqué dimanche matin le général H. R. McMaster, conseiller à la sécurité nationale du président Donald Trump, sur la chaîne ABC.

« Toutes les options sont sur la table »

Par « tous les pays », les Américains désignent principalement la Chine et la Russie, deux pays liés économiquement à l’Etat reclus, et avec qui ils partagent une frontière. « Toutes les options sont sur la table », a aussi prévenu le général, une formule diplomatique utilisée pour qualifier l’action militaire.

L’ambassadrice états-unienne à l’ONU a, pour sa part, été encore plus tranchante pour inciter la Corée du Nord à plier. « Nous savons tous que si la Corée du Nord garde ce comportement agressif, et que si les Etats-Unis doivent se défendre ou défendre leurs alliés, la Corée du Nord sera détruite », a lancé Nikki Haley sur CNN. « Personne ne le souhaite, personne ne souhaite la guerre », a-t-elle ajouté.

La Chine et la Russie ont voté lundi dernier en faveur des sanctions visant à restreindre les exportations de pétrole vers la Corée du Nord, qui dépend de la Chine pour l’essentiel de son brut, mais Washington veut que le robinet se ferme concrètement et durablement.

Quant à la Russie, Washington répète que 30 000 nombreux travailleurs nord-coréens expatriés s’y trouvent, ce qui représente une source de revenus pour le régime. Mais selon les experts, Moscou veut absolument éviter un écroulement à Pyongyang, qui risquerait de déstabiliser la région. Les Américains ont obtenu que l’application des sanctions soit à l’ordre du jour d’une réunion du Conseil de sécurité jeudi, lors de laquelle ce seront les ministres des affaires étrangères des pays membres qui siégeront. M. Trump rencontrera le même jour à New York ses homologues japonais et sud-coréen.

A ce jour, l’accumulation de sanctions n’a pas dissuadé Kim Jong-un, dont l’ambition semble décuplée. « Le but final est d’établir l’équilibre des forces avec les Etats-Unis et de faire en sorte que les dirigeants américains n’osent même plus envisager une option militaire contre la République populaire démocratique de Corée », a déclaré le dirigeant trentenaire, cité par l’agence locale KCNA, après le tir de vendredi.