Elisabeth Moss dans la série « La servante écarlate ». / George Kraychyk / AP

Coup d’envoi dimanche à 2 heures heure française de la grand-messe annuelle des Emmy Awards, les plus prestigieuses récompenses de la télévision américaine, avec cette année toujours plus de stars hollywoodiennes, de suspense et surtout de politique.

Le tapis rouge du Microsoft Theater à Los Angeles s’affairait à quelques minutes des premières arrivées d’artistes en tenue de gala, dont des vedettes d’Hollywood comme Reese Witherspoon et Nicole Kidman qui défendront la mini-série « Big Little Lies ».

Colbert maître de cérémonie

Le présentateur et humoriste Stephen Colbert a lancé la cérémonie au parfum très politique attendu.

Il a entonné une chanson façon music-hall « tout est mieux à la télé (...) quand le monde est effrayant », en entamant quelques pas de danse.

« Quelle année pour la télévision, il y avait » plus de 400 émissions, « personne ne pourrait regarder autant le petit écran, à part le président » Donald Trump, a plaisanté l’animateur, habitué des piques contre l’hôte de la Maison Blanche.

Palmarès

John Lithgow a remporté l’award du meilleur second rôle masculin pour la série de Netflix « The Crown ».

Kate McKinnon a remporté l’award du meilleur second rôle féminin pour son rôle dans « Saturday Night Live », le show en direct du samedi soir où elle incarnait Hillary Clinton, qu’elle a remercié dans son discours en acceptant sa statuette. SNL a aussi reporté la récompense du meilleur sketch.

Laura Dern a remporté l’Emmy du meilleur second rôle dans une série « limitée », « Big Little Lies ».

Pronostics

Elisabeth Moss, en tête des pronostics pour la statuette de meilleure actrice dramatique grâce à sa performance de femme captive et violée dans « La servante écarlate », a mis sur Instagram une photo d’elle en train de se faire masser, masque de beauté sur le visage : « un dimanche tout à fait normal », ironise-t-elle.

Chez les acteurs, c’est Sterling K. Brown qui est en tête des prévisions du site spécialisé Goldderby.com, pour la saga familiale « This is Us » de NBC.

Avec l’absence dans la course de la série culte de HBO « Game of Thrones », qui a raflé le record de 12 statuettes l’an dernier, les paris sont ouverts dans la catégorie meilleure série dramatique, la plus convoitée.

De nouveaux titres comme les oeuvres de science-fiction « Westworld » (HBO), « La servante écarlate » (Hulu) ou encore « Stranger Things » pourraient donc prendre le dessus sur des séries vétérantes comme le thriller politique « House of Cards » (Netflix) ou « Better Call Saul »

Boycott des pro-Trump

Sur Twitter, les partisans du magnat de l’immobilier appelaient à boycotter la retransmission de la soirée pour protester contre Colbert et « les idiots pompeux progressistes d’Hollywood » (@FlowARiverForth), beaucoup postant des photos de Stephen Colbert faisant le salut nazi ou devant une croix gammée.

Signe de l’appétit politique du monde télévisuel, l’émission satirique culte de NBC, « Saturday Night Live », a reçu 22 nominations – le plus grand nombre cette année, à égalité avec « Westworld » – après une année à railler impitoyablement le chef de l’Etat.

SNL a déjà empoché cinq statuettes dimanche dernier aux Creative Emmys, qui récompensent les métiers techniques ou les rôles plus secondaires.

Melissa McCarthy a notamment été primée pour son interprétation survoltée de l’ancien porte-parole décrié de la Maison Blanche Sean Spicer, qui a démissionné en juillet.

L’émission est encore en lice pour cinq autres prix, dont un pour Alec Baldwin, qui a propulsé l’audience de l’émission à des records avec son imitation du président républicain à la coiffure improbable.