La page Steam de « Firewatch » permet désormais d’isoler et d’exclure les évaluations négatives nées d’une « review bombing », un matraquage de notes punitives. / Capture d'écran

C’est une solution originale, qui a le mérite de ne froisser personne. Pour lutter contre le review bombing (ou « matraquage de notes »), phénomène qui consiste à faire chuter la moyenne des notes d’un jeu vidéo en représailles contre le comportement de ses développeurs, Valve a introduit sur Steam, la principale plate-forme de jeu vidéo sur ordinateurs, un système permettant de visualiser l’étalement des notes dans le temps. Et ainsi permettre au lecteur de se rendre compte des afflux soudain d’évaluations négatives.

« En tant qu’acheteur potentiel, explique l’entreprise américaine dans un billet de blog mis en ligne le 19 septembre, il vous est maintenant facile de localiser des distorsions temporaires dans les évaluations, de chercher pourquoi ces distorsions se sont produites et de décider vous-même si vous voulez en tenir compte. Cette approche présente l’avantage de ne jamais empêcher quiconque de publier une évaluation, mais demande un peu plus d’effort de la part des acheteurs potentiels. »

D’autres actions envisagées

Valve reconnaît avoir envisagé d’autres solutions, comme la suppression pure et simple du score d’évaluation, ou le gel temporaire des évaluations, « un peu comme les places boursières empêchent les transactions sur certaines actions quand un comportement anormal est détecté ». Mais il existe un besoin de résumé des appréciations, et geler les notes ne ferait que reporter les évaluations négatives, pas les empêcher, explique la société sise à Bellevue, dans l’Etat de Washington.

A l’inverse, l’histogramme permet d’apprécier l’évaluation du jeu dans le temps, et donc de refléter les changements apportés par les développeurs à celui-ci. Ce système a le mérite de prendre en considération la longévité hors norme de certains titres, comme Dota 2, sorti en 2013 et second jeu le plus joué de la plate-forme.

Depuis le 11 septembre, la page du jeu indépendant Firewatch est l’objet d’une review bombing de la part des fans du youtubeur PewDiePie et de défenseurs de la liberté d’expression sur YouTube. Ceux-ci reprochaient à son cocréateur, Sean Vanaman, d’avoir appelé l’industrie à faire supprimer de la chaîne de PewDiePie les vidéos portant sur leurs jeux, afin de se désolidariser de son dernier dérapage raciste. La méthode, le recours au DMCA Claim (plainte pour viol de propriété intellectuelle), avait été particulièrement mal perçue, et a suscité une campagne de notes punitives contre le jeu.