Le sort de Michel Temer, présent à l’assemblée générale des Nations unies mardi 19 septembre, est entre les mains de la Chambre des députés. / SPENCER PLATT / AFP

Nouveau revers pour Michel Temer, qui a multiplié les recours pour tenter de freiner une procédure qui pourrait lui coûter son mandat. La Cour suprême du Brésil a rejeté, mercredi 20 septembre, un appel de ses avocats pour bloquer la procédure d’ouverture d’un procès.

Le vote de six juges (sur onze) permet de soumettre la demande en mise examen du chef de l’État à la Chambre des députés. Si les deux-tiers des parlementaires considèrent cette demande recevable, le président sera alors écarté du pouvoir pour six mois, le temps d’être jugé. Cette éventualité est néanmoins jugée peu probable par la plupart des analystes en raison du fort soutien dont dispose M. Temer à la chambre basse.

En juin, une autre demande de mise en examen avait été présentée pour « corruption passive », mais le président était parvenu à sauver son mandat en obtenant une large majorité au Parlement.

La seconde demande concerne deux autres chefs d’accusation, pour « obstruction à la justice et participation à une organisation criminelle ». Le président est accusé d’être le « leader d’une organisation criminelle » qui aurait détourné 587 millions de réais (environ 158 millions d’euros au taux de change actuel).

Un autre recours déposé par les avocats de Michel Temer

Des dessous-de-table auraient été versés notamment dans l’objectif d’obtenir des faveurs pour des entreprises privées cherchant à décrocher des contrats avec des compagnies d’État, comme le géant pétrolier Petrobras.

Le recours de M. Temer portait sur la validité de preuves issues des confessions de cadres du géant de la viande JBS, mais la majorité des juges de la Cour suprême a préféré soumettre le dossier au Parlement avant que cette question ne soit tranchée.

L’accusation est fondée principalement sur les révélations de Joesley Batista, un des propriétaires de l’entreprise qui a remis aux autorités un enregistrement sonore clandestin. Dans cet audio, le chef de l’État semble donner son accord pour l’achat du silence d’un ancien député aujourd’hui en prison. Mais l’accord noué par les cadres de JBS en échange d’immunité a depuis été annulé et Joesley Batista placé en détention provisoire, soupçonné d’avoir omis de fournir des éléments aux enquêteurs.

Les avocats du président ont aussi déposé un autre recours, arguant que les accusations sont liées à des faits qui auraient été commis avant le début de son mandat. Ce recours a été rejeté mardi par Edson Fachin, un des juges de la Cour suprême, mais la défense du président a demandé à ce qu’il soit analysé par l’ensemble des magistrats.