Facebook va fournir au Congrès américain, qui enquête sur une possible influence de la Russie dans l’élection présidentielle de 2016, des informations sur des publicités liées à ce pays postées sur le réseau social, a annoncé son fondateur Mark Zuckerberg, jeudi 21 septembre.

Il y a deux semaines, le groupe avait révélé que des centaines de faux comptes probablement activés depuis la Russie avaient été utilisés pour acheter des publicités afin de nourrir des tensions politiques aux Etats-Unis avant et après l’élection présidentielle de 2016. Depuis, la pression montait autour du groupe pour qu’il fournisse le contenu de ces publicités au Congrès.

« Je refuse que quiconque utilise nos outils pour saper la démocratie. »

« Je crois fermement dans le processus démocratique et dans le fait de protéger son intégrité », a déclaré jeudi le patron-fondateur de Facebook Mark Zuckerberg, dans une déclaration en direct sur le réseau social. « Nous travaillons activement avec le gouvernement américain dans son enquête sur l’implication de la Russie » dans l’élection présidentielle remportée en 2016 par Donald Trump, a souligné le dirigeant. « Ce matin, j’ai demandé à nos équipes de fournir au Congrès les publicités que nous avons trouvées. »

470 comptes louches repérés

Grâce à une enquête interne – toujours en cours selon Mark Zuckerberg – Facebook avait annoncé le 7 septembre avoir repéré 470 comptes ayant dépensé au total près de 100 000 dollars entre juin 2015 et mai 2017 pour publier des annonces mettant en avant de fausses informations ou mener l’internaute à des pages contenant ce type de message. Cette somme correspond à l’achat d’environ 3 000 annonces sur le réseau.

M. Zuckerberg, qui est resté largement silencieux sur la question depuis des mois, a déclaré que la société allait prendre neuf mesures pour empêcher les Etats d’utiliser Facebook pour intervenir dans les processus électoraux d’autres pays.

Facebook permettra à tout utilisateur de voir n’importe quelle publicité politique sur Facebook, quelle que soit la cible originelle de cette publicité. Les défenseurs de la transparence, les universitaires et d’autres réclamaient ce changement de règle depuis des mois. Le réseau social demandera également aux annonceurs de dire qui paye une publicité politique. Cette règle s’applique déjà à la télévision, mais pas sur les réseaux sociaux.

M. Zuckerberg a également promis que Facebook étendrait ses partenariats avec des commissions électorales dans le monde, adapterait ses systèmes pour aider à prévenir le harcèlement politique et examinerait les activités de comptes supprimés par Facebook en prévision des élections allemandes de dimanche. Ces mesures marquent un net changement de la part du fondateur du réseau social, qui déclarait quelques jours après l’élection de novembre 2016 qu’il serait « fou » de croire que de fausses informations circulant sur Facebook auraient biaisé le vote en faveur de Donald Trump.